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Européennes : quelles sont les intentions de vote des chefs d'entreprise ?

Le 05/06/2024
par Le Monde des Artisans
Basé sur la méthode du "rolling", le dernier sondage Ifop-Fiducial met en lumière les intentions de vote des Français. À l'approche du scrutin, quelles sont les tendances du côté des chefs d'entreprise ?
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Depuis avril dernier, l'Ifop publie quotidiennement un bilan des intentions de vote, reposant sur la méthode du "rolling". Chaque jour, l'échantillon interrogé est enrichi de 500 participants et intègre les réponses des jours précédents. Le but est d'obtenir une photographie électorale plus précise et moins sujette aux effets rebond. 

Le sondage Ifop-Fiducial du 4 juin laisse entrevoir des intentions de vote très disparates du côté des dirigeants d'entreprises. Au global, le taux de participation au scrutin du dimanche 9 juin s'établit à 49,5% ; pour les seuls chefs d'entreprise, il est de 47%.

En tête des intentions de vote, le Rassemblement National (RN) séduit 37% des chefs d'entreprise. Les positions du RN sur la réduction de la bureaucratie et une politique économique protectionniste semblent ainsi résonner auprès d'entrepreneurs soucieux de la compétitivité nationale​​.

La France Insoumise rassemble, elle, 12% des entrepreneurs interrogés, sensibles au programme économique du parti, axé - entre autres - sur la sortie du libre-échange, la relocalisation et la fin du dumping social.

Appréciés pour leur approche centriste et leur programme de soutien à l'entrepreneuriat, le parti Renaissance (ex-LREM) et ses alliés (MoDem, Horizons, UDI) suivent avec 11% des intentions de vote chez les dirigeants d'entreprise.

Ex-æquo, la liste Parti socialiste - Place Publique fédère 11% des chefs d'entreprise interrogés. Parmi les mesures économiques portées par cette gauche traditionnelle, citons le programme "Tax the Rich" (taxation des plus riches à l'échelle européenne, pour financer des projets écologiques), ou encore la relocalisation des entreprises en Europe.

La liste des Écologistes rassemble quant à elle 7% des intentions de vote, avec un programme économique basé notamment sur la réduction du taux de TVA européen sur les produits vertueux, ou encore la sécurisation des modèles entrepreneuriaux d’avenir (entreprises du recyclage, de l’économie circulaire).

Viennent ensuite Les Républicains (LR) avec 6%, un soutien principalement lié à leur tradition de promotion des politiques économiques favorables aux entreprises. 

La liste Reconquête recueille quant à elle 4% des intentions de vote. Ses propositions fermes en matière d'immigration et de politique économique, font écho auprès de certains entrepreneurs en quête d'un virage radical​​.

NOTE : L'ensemble de ces résultats concerne les chefs d'entreprise, toutes tailles confondues. Ce sondage global tranche littéralement avec le baromètre des TPE, publié le 13 mai dernier. Celui-ci faisait état d'intentions de vote particulièrement axées à droite et au centre : Les Républicains 28%, Renaissance 22%, RN 18%, Reconquête 12%, Écologistes 7%, LFI 5%.

Les 3 principales préoccupations des chefs d'entreprise 

D'après le baromètre de conjoncture des TPE Ifop-Fiducial (publié en mai dernier), les sujets économiques orientent clairement les choix électoraux des dirigeants d'entreprise.

Leur principale préoccupation est l'inflation (68%), suivie de la fiscalité (64%). Cette double peine pèse lourdement sur la trésorerie des entreprises et freine leur capacité d'investissement. Les dirigeants plébiscitent donc des solutions concrètes pour juguler la hausse des prix des matières premières et alléger la pression fiscale sur les entreprises.

Véritable frein à la croissance des entreprises, la pénurie de main-d'œuvre (59%) se hisse au troisième rang des préoccupations des dirigeants. Face aux difficultés de recrutement de profils qualifiés, les décideurs politiques sont appelés à redoubler d'efforts en matière d'investissement en faveur de la formation professionnelle et de l'accès à l'emploi.

Paradoxalement, les dirigeants d'entreprise semblent optimistes concernant l'avenir de l'économie française : quelque 72% d'entre eux estiment ainsi que l'économie française se portera bien au cours des 12 prochains mois. Cet état d'esprit se reflète dans leurs intentions de vote, les patrons étant plus susceptibles de voter pour des candidats qui promeuvent une vision positive de l'avenir.

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