Bernard Stalter : ses ambitions pour l’artisanat (3/4)
Comment valoriser l’offre de services des CMA pour les rendre plus proches des artisans ?
L’offre de services doit une fois encore se faire en collaboration avec les organisations professionnelles. Le réseau des CMA et l’ensemble de ses partenaires doivent rentrer dans une culture de commercialisation, car les artisans sont les clients de leurs chambres de métiers. Une fois que l’on a intégré cette notion, l’offre de services est très facile à vendre. C’est un nouveau travail pour nos chambres et c’est à nous tous de nous mobiliser et de faire au mieux. Mais, avant cela, il est primordial de connaître les attentes des artisans, d’évaluer leurs besoins qui diffèrent beaucoup d’une entreprise à l’autre. Il faut aussi absolument adapter notre offre de services au rythme des artisans qui travaillent du matin au soir… Une des priorités de mon mandat sera donc la proximité : la CMA toujours plus près de chez vous ! Nous devons vraiment travailler sur la spécificité des territoires. Nous avons cette force d’avoir un réseau qui est présent partout et nous devons en profiter. Nous devons aussi mutualiser au mieux le back-office pour dégager le plus de budget possible pour développer le front-office et être au plus près des entreprises artisanales.
"La proximité, la proximité, et encore la proximité !"
Ce n’est donc pas incompatible, à l’heure de la régionalisation des CMA, de miser sur la proximité ?
Si c’était incompatible, nous serions à côté de la plaque ! Maintenant que nous avons créé ces nouveaux périmètres, est-ce que vous pensez que, pour une CMA ou la tête de réseau, il pourrait être concevable de laisser un seul artisan au bord de la route ? Non ! C’est à nous de nous réformer, de nous réorganiser pour que chaque artisan ait accès aux services des chambres de métiers. À nous de soulager le plus possible les agents de proximité en mutualisant ces fonctions support qui ne sont pas les priorités des artisans.
"Mes priorités : proximité, territorialisation, spécificité des territoires."
Il n’y a donc pas d’incohérence à jongler entre CMAI, CMAD, CRMA, CMAR ? Cela ne remet pas en cause l’avenir des chambres ?
Chaque chambre est maîtresse de son évolution ou de sa révolution, à son rythme. Les choses doivent, pour moi, se faire dans le consensus et dans le respect de la vision de chacun. Les budgets contraints nous obligeront à donner un coup d’accélérateur à nos réformes mais chacun devra prendre à un moment ses responsabilités dans un seul objectif : nous sommes une structure au service de l’artisan et de l’intérêt général. Chacun à son niveau devra donc juger et analyser comment il s’organise ou se réorganise le mieux possible pour que l’artisan, où qu’il soit sur le territoire, puisse bénéficier du même service. Pour pas mal de régions, la réforme territoriale a accéléré le système. Je suis moi-même issu d’une région qui a changé de périmètre (NDLR : la région Grand-Est) avec la complexité d’y trouver des chambres de droit local et d’autres de droit général mais cela se passe très bien avec un slogan unique : "Du moment qu’il y a une volonté, il y a un chemin". Et j’ai cette volonté !
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