Décryptage

Votre trésorerie révèle vos forces et vos faiblesses

Le 18/08/2017
par Serge Thomas pour Cerfrance
Bilan, compte de résultat, soldes intermédiaires de gestion… Autant de documents indispensables à l’analyse économique de l’entreprise, mais pas toujours faciles à déchiffrer. Pour vous éclairer dans ce dédale, voici une grille de lecture “calée” au plus près de vos questions.
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Commençons par une évidence : l’analyse économique ne peut pas être pertinente si l’on ne se dote pas d’une représentation claire du fonctionnement de l’entreprise. De ce point de vue, la présentation des comptes éclatée entre le compte de résultat et le bilan peut freiner la vision d’ensemble. Le lien entre chiffre d’affaires et solde bancaire n’est pas évident.

La mise en place d’un tableau de flux permet de développer une vision synthétique du fonctionnement de l’entreprise en mettant bout à bout ses deux composantes, à savoir sa capacité à être rentable et la gestion de trésorerie. Le tableau de flux financiers doit répondre plus facilement à la question essentielle que se pose un chef d’entreprise : "est-ce que mon volume d’activité est suffisamment rentable pour garantir la solvabilité de mon entreprise ?"

ÉTAPE 1 : MESURER LA RENTABILITÉ

La première étape de l’analyse consiste à vérifier la capacité de l’entreprise à couvrir ses dépenses courantes (achats de matières premières, loyers, frais de personnel…). Cette démarche repose sur trois indicateurs : le chiffre d’affaires, la marge et l’excédent brut d’exploitation. Ces critères permettent de s’interroger sur le niveau d’activité de l’entreprise et sur sa rentabilité.
• Le volume d’activité est-il suffisant ? Les prix de vente des biens ou services sont-ils adaptés ?
• Les matières premières utilisées sont-elles maîtrisées en quantité et en prix d’achat ?
• La productivité du travail est-elle intéressante ?
• Les frais de structure et de personnels sont-ils “normaux” ?

Dans la plupart des entreprises artisanales et commerciales, les charges sont assez réduites, donc peu compressibles. Développer ou améliorer la rentabilité passe nécessairement par l’augmentation de la marge et/ou du volume d’activité.

ÉTAPE 2 : PRENDRE EN COMPTE LA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT DU DIRIGEANT

Deuxième étape, vérifier que la rentabilité de l’activité est suffisante pour assurer son autonomie économique. Formulé autrement : est-ce que le fonctionnement courant de l’entreprise dégage suffisamment de disponibilités (ou d’excédent brut d’exploitation) pour :
• rémunérer le travail du chef d’entreprise,
• rembourser les emprunts souscrits,
• autofinancer tout ou partie des investissements ?

En la matière, une bonne gestion des investissements peut améliorer ce critère d’autonomie. Notons que les investissements doivent être utiles et rentables, et aussi judicieusement financés. Un recours massif à l’autofinancement pourrait s’avérer préjudiciable, s’il devait se traduire par une consommation excessive de trésorerie.

À l’inverse, le recours à l’emprunt doit être raisonné en fonction de la capacité de remboursement de l’entreprise.

ÉTAPE 3 : PRENDRE EN COMPTE LES HABITUDES DE GESTION DU DIRIGEANT

Troisième étape, vérifier que la rentabilité dégagée par l’activité se retrouve bien en trésorerie. Dégager suffisamment de rentabilité pour assurer l’autonomie financière de l’activité ne suffit pas nécessairement à assurer sa solvabilité. Encore faut-il se pencher sur la gestion quotidienne du besoin de fonds de roulement de l’entreprise, c'est-à-dire sur la gestion du stock et des travaux en cours, des dettes d’exploitation ou encore des créances clients.

De ce point de vue il n’est pas rare de voir des entreprises qui disposent d’une excellente rentabilité, maîtrisent parfaitement leur politique d’investissement mais qui enchaînent les découverts bancaires. La solution passe souvent par une remise en cause des pratiques de gestion : demander un acompte à la signature du devis, faire des factures régulièrement, gérer les relances, faire un véritable suivi des stocks… autant d’habitudes qui peuvent être difficiles à modifier.

Tous nos remerciements à Cerfrance qui nous a permis de reprendre cet article.

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