Les clés pour réussir et se développer
"Si les femmes créaient autant d’entreprises que les hommes, nous en aurions 100 000 de plus par an, 1 million au bout de dix ans... Bref, la question du chômage serait en partie résolue", pose, factuelle, Frédérique Clavel, fondatrice de Fédération Pionnières, qui accompagne les femmes créatrices d’entreprises. Mais "les femmes ont peur de s’investir trop et de mettre en péril leur famille, elles ont des doutes sur leurs compétences et qualités professionnelles", pointe Laurence Piganeau, directrice Expertise et production à l’APCE (Agence pour la création d’entreprises). Les réseaux d’accompagnements sont là pour y pallier...
Fédérations, CMA et réseaux féminins
"Il y a 12 000 fédérations de filières en France, il faut s’en approcher", conseille Agnès Bricard, présidente du cabinet d’expertise comptable Bricard, Lacroix et Associés. Ainsi Domitille Flichy, à la tête de deux boulangeries artisanales d’insertion à Paris, confie que le Syndicat de Paris lui a été "d’une aide précieuse" pour sa formation de deux mois à la création d’entreprise, et pour la négociation de son bail. "Nous avons suivi une formation CAPEA à la CMA 13, et cela nous a ouvert des droits à une subvention pour acquérir la boutique du port (AMI)", se souvient de son côté Anne Couderc, qui fabrique des sacs en toile de voiles à La Ciotat.
Nathalie Lafoux, qui dirige une entreprise de plomberie/salles de bains à Vincennes, a été aidée par la CMA du Val-de-Marne pour valider et peaufiner son projet. "Mon conseiller m’a encouragée à emprunter et m’a mise en relation avec Val-de-Marne Actif pour l’initiative (VMAPI, représentant départemental de France Active). Je suis passée devant un jury composé de professionnels qui m’ont octroyé un prêt à taux zéro et un prêt d’honneur (12 000 €). Je suis ainsi devenue crédible auprès de mon banquier." Par le biais de VMAPI, elle a participé - et remporté - le prix Entreprenariat féminin en Île-de-France dans la catégorie "métiers non traditionnellement féminins". Outre le fait que son CA a bondi de 100 000 à 265 000 € grâce à la notoriété acquise, cette participation l’a ressourcée socialement. Elle est de plus accompagnée par un conseiller de la CMA dans le cadre d’un suivi Nacre de Pôle emploi.
L’artisan Cécile Henry (Fées de filles) a fait appel au réseau Pionnières, plus spécifiquement féminin, en Rhône-Alpes. "En période de pré-incubation, j’ai suivi les ateliers d’experts proposés. Un coach me suivait tous les mois et demi. Mon business plan tenait la route grâce à cela." Florent Lamoureux, directeur du marché des professionnels à la Caisse d’Épargne, observe qu’"il n’y a pas plus de difficultés à trouver un financement quand on est une femme. Seule la qualité compte, le porteur de projet doit savoir répondre à toutes les questions". À bon entendeur.
DES RESEAUX A L'ECOUTE
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