Initiative

Eurométropole de Strasbourg : la ZFE ne doit pas empêcher de travailler

Le 21/09/2021
par CMA Alsace
Des aides et des dérogations accompagneront l’entrée en vigueur de la zone à faibles émissions (ZFE) dans l’Eurométropole de Strasbourg, a annoncé sa présidente, Pia Imbs.
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La mise en place d’une Zone à faibles émissions (ZFE) au sein de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), à compter du 1er janvier 2022, va sérieusement impacter la vie des entreprises et de leurs salariés.

C’est ce qui ressort de l’enquête menée par les trois organismes consulaires (Chambre de Métiers d’Alsace, Chambre de Commerce et d’Industrie Alsace Eurométropole, Chambre d’Agriculture) auprès de leurs ressortissants du 7 mai au 6 juin 2021.

Sur près de 5 700 artisans sollicités, 329 ont répondu en dressant un état des lieux des véhicules utilisés pour leur activité professionnelle et leurs déplacements.

→ Près de la moitié d’entre eux travaille régulièrement dans l’EMS et 60 % déclarent utiliser leur véhicule personnel à des fins professionnelles.

→ Or, plus de 80 % de ces véhicules sont classés en Crit’Air 2 et plus. Ils seront progressivement interdits d’accès à l’EMS d’ici 2028.

→ Ceux équipés de véhicules professionnels (utilitaires ou véhicules légers), même acquis récemment, sont à peine mieux lotis : 95,6 % des utilitaires et 65 % des véhicules légers seront, à terme, bannis de l’EMS.

Progressivité du dispositif

En présentant les conclusions de l’enquête à la presse, les représentants du monde économique ont insisté sur les difficultés qui vont se poser au fur et à mesure du calendrier prévu : coût du remplacement des véhicules – difficilement supportable pour les TPE artisanales –, dévalorisation des véhicules à remplacer, indisponibilité des véhicules à usage professionnel, nombre insuffisant de stations de rechargement pour les véhicules électriques ou roulant au GNV (gaz naturel).

Jean-Luc Hoffmann, président de la CMA, a fait part de son inquiétude quant aux effets sur l’emploi : il redoute que certains salariés habitants hors EMS ne préfèrent changer d’employeur plutôt que de changer de voiture, alors que l’artisanat peine déjà à recruter des collaborateurs.

Pia Imbs, présidente de l’EMS, a insisté sur « la progressivité du dispositif et sur son évaluation en cours de route. Des dérogations seront accordées pour les véhicules pour lesquels aucune alternative n’existe – l’hypothèse actuelle est de 2 ans renouvelables – et des aides viendront compléter les aides nationales prévues pour le remplacement des flottes existantes », a-t-elle précisé.

La Chambre de Métiers d’Alsace communiquera aux artisans les modalités d’accès à ces aides et dérogations dès qu’elles seront définies.

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Gérant du garage Auto H. à Strasbourg et vice-président de la Corporation des professionnels de l’automobile dans le Bas-Rhin, Olivier s’interroge sur la mise en place de la ZFE. Première inquiétude : l’interdiction des véhicules de Crit’Air 2 (qui représentent aujourd’hui plus de 37 % de son chiffre d’affaires). « Les professionnels de l’automobile ne sont pas contre la ZFE : supprimer les catégories 5, 4, voire 3 nous paraît justifié. Mais pas les catégories 2 qui ne sont pas des véhicules polluants. Certains confrères pensent déjà à déménager leur site hors de Strasbourg pour maintenir leur chiffre d’affaires et permettre à leurs employés de conserver leurs voitures actuelles. »

En effet, la ZFE induira une baisse d’activité liée à une baisse de fréquentation en centre-ville et à des véhicules électriques nécessitant moins d’entretien (bien que les Crit’Air 1, les véhicules essences immatriculés depuis 2011, pourront toujours circuler).

« Les véhicules électriques d’aujourd’hui ne sont pas assez performants pour les artisans. Il est certain que les entreprises doivent être aidées pour la mise en place de ce projet et que des dérogations soient actées. L’ambition de la commission européenne qui prévoit une mise en œuvre d’ici 2035 nous semble plus réaliste. »

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