Et si vous testiez le coworking ?

Les avantages du partage

Emmanuel Naudin fréquente divers ateliers d’Ici Montreuil et utilise les équipements numériques du Fab Lab. L’artisan résident a un établi à son nom où il travaille et stocke le matériel pour réaliser des panneaux peints ardoisés et des présentes menu. « Passé de la conception à la fabrication, j’avais besoin d’un espace adapté pour diversifier mon offre de produits. » Alors qu’il sous-traitait la partie soudure, Emmanuel Naudin a suivi une formation à Ici Montreuil qui le rend aujourd’hui autonome. « Le lieu présente bien des avantages. Je suis monté en compétences, je récupère des chutes de matériel, j’échange des produits, de l’outillage et j’entretiens de nombreux contacts avec les résidents. Je travaille avec une menuisière qui fait des cadres en bois que je personnalise en y intégrant des ardoises et des leds. »

L’enquête

Alors que la majorité des espaces de coworking sont ouverts à tous les types de résidents, une communauté de coworkers baptisée Les Arts Codés accueille des artisans autour de la thématique du numérique.

Dans le dictionnaire Larousse, le préfixe « co », « du latin  " cum ", avec, entre dans la composition de nombreux mots où il indique l’association, la participation, la simultanéité ». Sorte de colocation professionnelle, le coworking est une nouvelle forme d’organisation du travail qui permet aux indépendants de rompre avec la solitude et l’isolement social. Le premier espace de coworking est apparu aux États-Unis en 2005, soit trois ans avant la France, avec un concept simple : attirer des travailleurs nomades dans un espace de travail partagé propice à la collaboration et, par là même, à la créativité. Plus de 250 plateformes collaboratives émaillent l’Hexagone.

• Une production numérique artisanale

À Pantin, une ancienne imprimerie abrite Les Arts Codés, un collectif de 5 acteurs : Polyrepro (impression 3D), Cerfav (école du verre), La Nouvelle Fabrique (atelier de mobilier paramétré prototypage), Magnalucis (start-up spécialiste de la lumière), In-Flexions (design numérique) réunis autour d’un manifeste. Considérant « la programmation comme une matière au même potentiel que le bois, le métal, le plastique, le textile, le verre ou la céramique », une quinzaine de personnes partagent depuis 2014 espaces et compétences sur plus de 800 m2. « Nous ne voulions pas uniquement être des colocataires mais s’appuyer sur un projet commun : les enjeux du numérique pour les métiers d’art. De là découlent de la formation, des animations et de la recherche », explique Vincent Guimas, co-fondateur de La Nouvelle Fabrique.

• Des coworkers au service de coworkers

Progressivement, la communauté est rejointe par d’autres coworkers à la recherche de besoins spécifiques. « En échange d’un loyer, des nomades auront prochainement accès à un espace de travail personnel et à un réseau d’acteurs et de savoir-faire ainsi qu’à des outils pour développer un prototype, un nouvel usage autour des questions qui les animent. » 8 à 10 artisans et étudiants, porteurs d’un projet autour de l’artisanat et de la fabrication numérique sont attendus d’ici l’été. La colocation collaborative pourra durer, selon les besoins, de trois-six mois à un an, voire davantage. Les coworkers peuvent louer un seul poste de travail ou un bureau fermé pour les groupes. Contrairement aux espaces de coworking classiques où l’ambiance peut se révéler plus feutrée, Les Arts Codés a la particularité d’être un lieu de fabrication et d’expérimentation par le faire, la clé de son succès.

• Bienvenue à la Cofabrik

Premier espace de coworking dédié aux métiers d’art en France, la Cofabrik est née à Lille. À côté de douze ateliers privés, des espaces de coworking accessibles à la carte (demi-journée, journée, semaine, mois…) offrent un environnement de travail partagé et convivial à des artisans d’art professionnels et à des amateurs ou des artisans en cours de professionnalisation. Nomades et sédentaires s’y retrouvent pour profiter d’outils spécifiques, de compétences et de savoir-faire.