3 artisans à mi-chemin entre vie professionnelle et pratique sportive de haut niveau
Alexandre Fine, le boulanger qui avait les pieds sur terre
Après sept ans de ski de fond en loisir, Alexandre Fine déchausse pour se concentrer sur son objectif professionnel : devenir boulanger.
CAP, BP, reprise d’un commerce à 20 ans seulement à Serre-Chevalier (en binôme avec son jumeau Sébastien) : le jeune Haut-Alpin réalise un sans-faute, raflant au passage le titre de Meilleur Apprenti de France.
Et se remet au sport, « essentiel à son bien-être et à son épanouissement ». « J’ai choisi la course à pied pour être maître de mon emploi du temps. »
Pugnace, combatif, Alexandre fait rapidement des étincelles. En 2018, il est sacré champion de France de trail court. En 2019, il décroche la cinquième place aux championnats du monde de course en montagne.
Un boulevard d’opportunités s’ouvre à lui... qu’il choisit de ne pas emprunter.
« J’adore la compétition, et je suis très fier d’être sélectionné chaque année en équipe de France montagne. Cependant, courir est un hobby. L’idéal pour gagner en endurance, se vider la tête et être ainsi plus performant au travail. Parce que ma priorité, mon métier, c’est la boulangerie. Mon planning sportif est calqué sur mes horaires et mes tâches. Pas question de pénaliser mes collaborateurs ! »
Le jeune homme s’est déjà fixé un challenge pour l’avenir : « Passer le concours de Meilleur Ouvrier de France ».
Maxime Arvin-Bérod, l'électricien avec de l'aplomb dans l'aile
Il a fait les belles heures du Montpellier Handball. Avec son club, l’ailier gauche Maxime Arvin-Bérod remporte trois titres de champion de France, trois coupes de France et deux coupes de la Ligue.
Il joue ensuite à Chartres, puis à Valence avant de prendre sa retraite en 2022. Ses arrières bien couverts...
« J’ai toujours pensé à ma reconversion professionnelle. L’artisanat s’est imposé naturellement, parce que facile d’accès. J’ai suivi une formation courte, et passé un CAP Électricien en 2021. Comme j’étais encore joueur, j’avais besoin de flexibilité. J’ai donc créé ma propre entreprise. »
Après avoir fait ses adieux au Valence Handball, Maxime revient à Montpellier, où il consolide et développe son activité. Ainsi, en 2023, il fonde avec son épouse une société de rénovation de biens et d’investissement, Arvin Immobilier.
« Il y a un parallèle certain entre le sport de haut niveau et la gestion d’une entreprise. L’implication, la remise en question, la fixation d’objectifs... Naturellement, on sait comment réussir. Le fait d’avoir été entraîneur m’a aussi appris à sous-traiter et à donner des consignes. »
Par-dessus tout, le jeune patron revendique l’assurance gagnée grâce au sport. « J’ai entièrement confiance en moi. Avec toutes les personnes – clients, sous-traitants, banques... – qui gravitent autour de moi, c’est capital de savoir parler de mon projet et de convaincre les autres. ».
Jonathan Kubler, le couvreur qui est allé sur le toit du monde !
Il est de ceux qui aiment prendre de la hauteur. Jonathan Kubler, alias John Horn, est couvreur-zingueur depuis vingt-huit ans. Il est aussi l’un des rares Français à avoir réalisé le mythique doublé Everest-Lhotse (8.848 m et
8.516 m) dans l’Himalaya, en 2021.
« J’ai toujours aimé la randonnée, les grands espaces, le retour à la nature, rembobine-t-il. De fil en aiguille, je suis passé à l’escalade, puis à l’alpinisme. »
Un tel défi se prépare, qui plus est lorsque l’on est le patron de l’entreprise !
« J’ai la chance d’avoir une excellente équipe et de travailler avec ma compagne, qui assure l’intérim pendant mon absence. Je suis parti plus de deux mois. »
John a aussi dû chercher des financements pour son expédition, chiffrée à 60.000 €. Sponsors, réalisation d’un calendrier sexy façon rugbymen et cagnotte en ligne lui ont permis de vivre son aventure, « unique, privilégiée ».
« C’est aussi un formidable exutoire au travail. On prend du recul pour mieux revenir, avec de nouvelles idées. »
En novembre 2023, le sportif a conquis seul, après une première tentative en groupe, l’Ama Dablam (6 812 m), une montagne très escarpée au Népal.
→ Prochaine étape : « Le mont Denali en Alaska, le plus haut sommet d’Amérique du Nord ! ».
Pour aller plus loin
L’Association nationale pour le développement du sport dans l’apprentissage (Andsa) permet aux apprentis de pratiquer une activité physique – bien- être, loisir ou compétition – et de s’approprier les valeurs du sport, communes aux entreprises. Ses actions permettent ainsi d’amener les jeunes vers une meilleure prise en compte de leur corps et de leur santé, et les rapprochent un peu plus du monde professionnel. L’Andsa participe aussi à la valorisation de l’apprentissage via une collaboration étroite avec de nombreuses fédérations sportives et la mise en place d’équipes de France d’apprentis (football et rugby). 46.000 jeunes ont déjà participé à ses actions. Plus d’infos.
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