Apprentissage : CMA France milite pour le maintien des aides à l’embauche
5.000€ pour l’embauche d’un apprenti mineur, 8.000€ s’il a plus de 18 ans. Résultat : 500.000 contrats d’apprentissage signés à la rentrée 2020, dont 100.000 rien que pour les 136 CFA du réseau des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA), soit une hausse de 4% par rapport à 2019. Et ce dans une situation sanitaire et économique totalement inédite…
Ces mesures d’aides, censées initialement prendre fin le 28 février ont, pour l’heure, été prolongées jusqu’au 31 mars.
Les acteurs de l’apprentissage ont déjà fait entendre leur volonté de pérenniser ce dispositif, au premier rang desquels CMA France, la tête de réseau des CMA. Dans un communiqué publié le 12 mars, son président, Joël Fourny annonce : "Nous avons désormais un seul objectif pour 2021 : faire au moins aussi bien et nous nous y employons au quotidien. Mais pour cela nous demandons le maintien des mesures qui ont fait leurs preuves et restent nécessaires tant que dure la crise".
Le sujet est à l’ordre du jour du 3e Sommet social du Gouvernement Castex, le 15 mars prochain.
Les pistes explorées
Si la ministre du Travail Élisabeth Borne a déjà fait savoir par voie de presse qu’elle était favorable à l’idée de "continuer à soutenir l’embauche des jeunes", deux hypothèses seront sur la table lors du 3e Sommet social du Gouvernement Castex, qui débute la semaine prochaine :
- Une hypothèse basse : le dispositif n’est pas reconduit au-delà de la fin mai, puis sera réinstaurée l’aide unique qui préexistait avant la crise.
- Une hypothèse haute : les aides sont prolongées à l'identique jusqu’à fin mai, puis, entre mai et décembre, les Bac +5 sont exclus du dispositif et l’aide est réduite à 4.000€ pour les entreprises de plus de 250 salariés.
Joël Fourny plaide pour que l’hypothèse haute soit retenue : "Nous avons pu voir l’impact positif de l’aide de 8.000€ sur le recrutement de jeunes majeurs, puisque leur part a augmenté de 20% dans nos CFA. Cela doit d’ailleurs nous amener à réfléchir aux suites à donner à ce dispositif une fois que la crise sera derrière nous".
Les 4 priorités défendues par CMA France
Outre le prolongement des mesures incitatives pendant, a minima, la période de crise, le réseau des CMA, qui a confirmé en 2020 sa position de leader et d’expert de la formation par apprentissage, milite pour :
- La pérennisation de la "prépa-apprentissage", qui permet aux jeunes de confirmer leurs choix d’orientation (notamment par le biais de stages en entreprises). Parmi les 5.000 jeunes, ayant souvent des difficultés sociales ou familiales importantes, qui ont adhéré à ce dispositif, 60% ont déjà signé un contrat d’apprentissage.
- La mise en œuvre d’un système de transition, pour anticiper l’arrêt des aides à l’embauche à leur niveau actuel et éviter les trous d’air dans les recrutements.
- Encourager les CFA à développer des modalités de formation "qui permettent de faire face aux aléas de la crise sanitaire et économique". Malgré les difficultés rencontrées cette année, le fait que les CFA aient été fermés ou les entreprises dans l’impossibilité d’accueillir leurs apprentis, le réseau des CFA a su se réinventer et trouver des solutions pour adapter ses méthodes d’enseignement. "Il est indispensable que nous réfléchissions aux moyens de renforcer l’agilité pédagogique des CFA, par des appels à l’expérimentation portés par les pouvoirs publics (État, Régions) et par les Opco", affirme le président de CMA France.
L’apprentissage reste une garantie de réussite et d’insertion professionnelle des jeunes. Chaque année, environ 85% des apprentis trouvent un emploi dans les sept mois qui suivent leur formation.
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