Santé

Asthme professionnel : comment se protéger ?

Le 14/05/2024
par Cécile Vicini
Selon la Caisse nationale de l’Assurance maladie, 10 à 15 % des asthmes se déclarant à l’âge adulte ont une origine professionnelle. Six professions, dont les peintres, les boulangers pâtissiers, les coiffeurs et les menuisiers, totalisent à elles-seules la moitié des cas….
Partager :

Cette affection se manifeste par une inflammation de la muqueuse des bronches et est souvent associée à des allergies respiratoires, particulièrement chez les jeunes et les enfants.

Les symptômes sont les suivants :

  • Toux fréquente,
  • Essoufflement,
  • Sensations d’oppression thoracique,
  • Respiration sifflante…

L'apparition de l'asthme chez un adulte doit susciter des interrogations quant à une éventuelle origine professionnelle, surtout si cette personne exerce un métier à risque. C'est par exemple le cas dans les métiers de la menuiserie avec la poussière de bois ou dans la boulangerie avec l'inhalation de farines. 

Quelles sont les mesures de prévention ? 

Dans la prévention primaire, une étape essentielle consiste à identifier les agents sensibilisants et irritants présents dans l'environnement de travail. Lorsque cela est possible, il est recommandé de les substituer ou de réduire les expositions afin de prévenir les allergies ou une hypersensibilité bronchique, qui pourraient évoluer vers un asthme. Dans le secteur du BTP, les principaux agents sensibilisants respiratoires comprennent les résines époxy ou polyuréthane, les acrylates, les poussières de bois, et particulièrement les isocyanates.

En prévention secondaire, l’arrêt de l’exposition à l’allergène est la mesure thérapeutique déterminante de référence.

En prévention tertiaire, des mesures d'éviction pour un salarié souffrant d'un asthme non professionnel qui est exacerbé par son travail sont préconisées. Il peut être recommandé de modifier son poste de travail afin d'éviter les facteurs aggravants (travail par temps froid, efforts physiques importants, etc.).

Les bonnes pratiques à intégrer dans votre entreprise

Il est important de rester vigilant face aux premiers signes d'hyperréactivité bronchique, car ils peuvent passer inaperçus. Souvent, les symptômes se manifestent en fin de journée, après le retour à la maison. Une toux persistante doit être prise au sérieux et conduire à une consultation médicale avec le médecin du travail. Si ces symptômes s'améliorent pendant le week-end ou les vacances, il est crucial de continuer les investigations médicales.

En cas de doute concernant une détérioration des symptômes pendant les heures de travail, le médecin du travail peut décider de réaliser une spirométrie pour évaluer le volume pulmonaire et les débits expiratoires. Si les résultats de cet examen sont normaux, ce qui peut arriver en raison du caractère intermittent de l'asthme, le médecin peut alors conseiller au salarié de surveiller lui-même son souffle plusieurs fois par jour pendant plusieurs semaines.

Les bonnes pratiques doivent être inculquées dès le plus jeune âge. Un apprenti en CFA souffrant de rhinite allergique ou d'asthme causé par les acariens peut choisir de travailler dans le secteur du BTP. Cependant, il devra faire preuve d'une vigilance particulière face aux poussières et autres irritants présents dans son environnement professionnel. Cela peut impliquer l'adoption de mesures telles que l'évitement de l'utilisation de soufflettes, l'absence de balayage à sec, et le port d'équipements de protection individuelle adaptés.

À noter que dans certains cas, l’asthme peut être considéré comme une maladie professionnelle. Si c’est votre cas, vous pouvez faire votre demande ici.

En savoir plus 

Partager :