Au cœur des échanges en Alsace
Est-ce que le travail paie dans l’artisanat ? Pourquoi les dispositifs d’épargne retraite entreprise sont-ils moins attractifs que par le passé ? Comment attirer les jeunes vers les métiers de l’artisanat ? Pourquoi ne pas baisser la TVA sur les services ? Comment assurer une juste concurrence entre les entreprises artisanales et les micro-entreprises ? Quelles aides peut-on espérer quand on embauche un apprenti ? Que faire pour redorer le blason de l’apprentissage ?… Beaucoup de questions ont été soulevées lors des trois réunions publiques organisées en Alsace dans le cadre du Grand débat de l’artisanat.
La première a eu lieu le 8 février à Colmar à l’invitation de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Elle a été suivie, le 15 février, d’une rencontre au siège de la Chambre de Métiers d'Alsace, à Schiltigheim, en présence de la ministre du Travail Muriel Pénicaud. La dernière réunion, organisée le 25 février en partenariat avec la Fédération du bâtiment et des travaux publics du Haut-Rhin (membre de la FFB), s’est tenue à Mulhouse.
Les artisans entendus
Ces trois rencontres avaient une même finalité, rappelée par Bernard Stalter, président de la Chambre de Métiers d’Alsace et de la tête du réseau national CMA France (ex-APCMA) : faire entendre la voix des artisans dans la consultation nationale lancée par le président de la République pour que ceux-ci ne soient pas "les éternels oubliés" des politiques publiques.
Dès le 16 janvier, au nom du réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat qu’il préside, il avait demandé que l’économie et l’emploi soient inscrits à l’ordre du jour du Grand débat national. Par l’organisation de réunions publiques, l’ouverture de cahiers de doléances et d’une plateforme en ligne dédiée, il s’est donné pour mission de faire remonter au plus haut niveau les préoccupations et les propositions des chefs d’entreprises artisanales.
Des difficultés bien identifiées
Car des propositions, ils en ont : pour redonner de l’air à des trésoreries à bout de souffle, pour aider les entreprises à prendre le virage du numérique ou pour sauver les métiers artisanaux en voie d’extinction. Et si les discussions n’ont pas occulté les difficultés rencontrées quotidiennement - le poids des charges, les freins pesant sur leur activité, la difficulté à recruter du personnel qualifié -, elles ont aussi été l’occasion de proclamer l’attachement au métier et la volonté de transmettre des savoir-faire aux jeunes générations.
Face aux artisans alsaciens, Bernard Stalter a mis en avant les avancées de la récente loi sur l’avenir professionnel. "Nous avons besoin de jeunes dans nos métiers. Je mise beaucoup sur la réforme de l’apprentissage pour augmenter le nombre des apprentis et attirer des jeunes de bon niveau vers nos entreprises", a-t-il indiqué. Aux branches de trouver un accord pour modulariser les diplômes, et aux artisans de se saisir des opportunités offertes par cette réforme pour embaucher et former des apprentis. Certains n’ont pas attendu, comme ce paysagiste haut-rhinois qui, en 25 ans d’activité, a formé près de 90 apprentis et reçoit bien plus de demandes qu’il ne peut en accepter.
Les contributions des artisans alsaciens, comme celle de leurs collègues des autres régions françaises, seront transmises au gouvernement et à la Commission nationale du débat public dans le courant du mois de mars.
Le référendum de l'artisanat
Jusqu'au 10 mars, faites compter la voix de l’artisanat à l'appel de CMA France ! Une consultation en ligne des artisans sur la base des contributions recueillies dans le cadre du Grand débat de l’artisanat a été lancée. "J’invite les artisans à exprimer leurs priorités sur les propositions issues de nos réunions publiques", a indiqué Bernard Stalter, président de CMA France. Les artisans peuvent se prononcer sur les priorités que le réseau des CMA présentera en mars au Président de la République sur www.artisanat.fr/grand-debat-de-lartisanat.
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