Bâtiment : 2017, année du coup d'accélérateur
Après huit années de crise et le retournement de 2016 à +1,6 % en volume, la reprise s’est accélérée dans le bâtiment en 2017. Tirée par la production de logements neufs (+12,8 %, 410 000 mises en chantier), l’activité a ainsi progressé de 4,7 % en volume.
Bonne nouvelle de l’année : la reprise du non-résidentiel neuf (+3,7 %). Au global, les surfaces commencées de locaux non-résidentiels s’inscrivent en hausse de 11,1 % en 2017. Le marché de l’amélioration-entretien sort enfin de l’ornière avec une croissance de 1,4 %.
L’emploi progresse
La principale conséquence de cette croissance se lit dans l’évolution de l’emploi (+1,7 %). 20 000 postes – 9 000 salariés et 11 000 équivalents temps plein – ont été créés.
Quant aux entreprises, leur bulletin de santé inquiète un peu moins : pour la deuxième année consécutive, le nombre de défaillances chute (-11,3 %). Toutefois, l’appareil de production reste pénalisé par le peu d’effet de la croissance sur les prix (à peu près en ligne avec l’inflation, soit aux environs de 2 %).
Rester prudent
À court terme, la FFB craint que la croissance ne se trouve handicapée par les obstacles introduits par la Loi de finances pour 2018 :
- Transformation de l’impôt sur la fortune en impôt sur la fortune immobilière ;
- Recentrage du Prêt à taux zéro (PTZ), qui aide les ménages à accéder à la propriété ;
- Rognage du dispositif Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ;
- Baisse des APL…
En 2018, le nombre de logements commencés devrait retomber sous les 400 000 unités. La production en logement neuf devrait continuer de progresser, mais à un rythme trois fois moindre qu’en 2017 (+3,4 %).
Le non-résidentiel neuf, peu concerné par la régulation budgétaire, devrait amplifier sa croissance (+5,3 % de surfaces commencées hors locaux agricoles et +8,9 % de production).
En revanche, le segment de l’amélioration-entretien devrait pâtir des nouvelles mesures (+0,4 % de hausse seulement).
Si la croissance devrait se tasser en 2018 (+2,4 %), les effectifs devraient se maintenir en hausse en 2018 (+2,6 %, soit 30 000 postes).
Se faire entendre
Pour "entretenir la flamme", la FFB demande avec force le maintien du PTZ et défend un CITE à 15 % sur le remplacement des simples vitrages et des chaudières à fioul performantes jusqu’au 31 décembre 2018.
À moyen terme, elle fera entendre ses positions sur trois sujets :
- La révision des zonages HLM et Pinel ;
- Les évolutions structurelles du secteur que le gouvernement souhaite introduire au travers de la loi Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique ;
- Les projets de Plan climat et de Plan de rénovation énergétique des bâtiments.
Construire pour demain
Représentant 20 % de la totalité des apprentis, l’apprentissage constitue dans le bâtiment la voie privilégiée pour insérer durablement des jeunes dans l’emploi. Les entreprises attendent de la réforme en cours qu’elle permette de renforcer l’adéquation entre les formations dispensées et leurs besoins de compétences et qu’elle conduise à ouvrir avec pragmatisme la réflexion sur le nombre et la fréquence des formations obligatoires exigées, avec l’objectif de former moins mais mieux dans le domaine de la prévention.
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