Confinement saison 2 : ce qui attend les artisans
Dès ce jeudi 29 octobre minuit et jusqu’au 1er décembre, a minima, la France est à nouveau confinée. Quinze jours après l’annonce de la mise en place d’un couvre-feu dans les régions les plus impactées par le virus, le Président de la République a dû durcir sa ligne et admettre que la stratégie "tester-alerter-protéger" ne suffisait plus. Contrairement au printemps, les écoles resteront ouvertes et la deuxième ligne des "indispensables" sera moins esseulée.
Juste équilibre entre sanitaire et économie
Vont ainsi continuer à fonctionner les établissements du primaire et du secondaire, les crèches, les services publics (Poste, mairies, préfectures, Pôle emploi…), les chantiers, les usines, les gares, les exploitations agricoles, les commerces de première nécessité (alimentation, pharmacie), les marchés (couverts et extérieurs). Tous soumis à un protocole sanitaire renforcé.
Le télétravail est généralisé quand c’est possible. "Dans le secteur privé, toutes les fonctions qui peuvent être télétravaillées doivent l’être 5 jours sur 5", a indiqué le Premier ministre Jean Castex dans son discours devant l'Assemblée nationale ce matin. Cette préconisation sera inscrite dans le Protocole national en entreprise mis en ligne ce soir.
Tous les commerces jugés non essentiels, déjà visés par l’interdiction lors du premier confinement, doivent fermer : bars, restaurants, lieux culturels, activités de loisirs…
La fermeture des salons de coiffure a fait l'objet d'un intense débat jusqu'aux derniers instants. Mais à ce stade, la liste des commerces non-essentiels ne devrait pas évoluer par rapport au premier confinement.
Le porte-parole du Gouvernement Gabriel Attal a annoncé à nos confrères de RTL ce matin que les fleuristes pourront eux rester ouverts jusqu'à dimanche soir, "afin de permettre aux Français de fleurir les tombes de leurs proches pour la Toussaint".
>> Consultez l’arrêté du 15 mars 2020 qui précise les points de vente soumis à l’obligation de fermeture.
Emmanuel Macron a précisé que : "Si d'ici 15 jours, nous maîtrisons mieux la situation, nous pourrons alors réévaluer les choses et espérer ouvrir certains commerces, en particulier dans cette période si importante avant les fêtes de Noël."
Les mesures annoncées
Dans le discours prononcé devant l'Assemblée nationale ce matin, Jean Castex a évoqué ces premières mesures pour tous les secteurs faisant l'objet d'une fermeture administrative :
- des aides pouvant aller jusqu’à 10.000 € par mois via le fonds de solidarité ;
- la mise en place de l’activité partielle avec zéro reste à charge pour l’employeur (pour les autres secteurs, le dispositif d’activité partielle en vigueur, qui devait se réduire au 1er novembre, sera maintenu et prolongé pour les salariés aux conditions actuelles) ;
- pour les PME qui connaissent des difficultés, renforcement des exonérations de charge, et prolongation de six mois des prêts garantis par l’État (PGE).
Mercredi 4 novembre, le Conseil des ministres adoptera un nouveau projet de loi de finances rectificative, prévoyant une enveloppe de 20 milliards d’euros supplémentaires pour financer ces mesures de soutien et d’accompagnement.
Du côté des organisations professionnelles
Si l’U2P s’est dite spontanément "solidaire du Gouvernement dans son action contre le coronavirus et soucieuse de participer à l’unité nationale", son président Laurent Munerot manifeste néanmoins "une certaine incompréhension face aux nouvelles mesures annoncées par le Président de la République". Dans son viseur notamment les supermarchés et hypermarchés non soumis à l’obligation de fermeture alors que "les très nombreux commerces et activités de proximité jugés non essentiels (cafés, restaurants, coiffeurs, fleuristes, opticiens, libraires…), qui se battent depuis des mois pour sauver leur entreprise, sont à nouveau arbitrairement plongés dans l’inactivité et promis de plus en plus sûrement à une fermeture définitive".
Du côté du Bâtiment et des travaux publics, le maintien de l'activité durant cette deuxième période de confinement va dans le sens des demandes des organisations professionnelles. Reste à savoir si, dans ce contexte, le secteur de la construction sera éligible aux règles exceptionnelles de chômage partiel…
Une situation qui inquiète d'ores et déjà la Capeb qui a publié un communiqué le 29 octobre. Son président, Jean-Christophe Repon y demande que les entreprises, "qui subiraient une perte de chiffres d’affaires (du fait d’un refus des clients d’intervenir ou en cas de fermeture de l’entreprise du fait de cas contact), puissent bénéficier du chômage partiel et nos chefs d’entreprises, des aides du fonds de solidarité". Mais également "un décalage des charges et un allongement des délais pour les marchés publics et des délais de dépôt des dossiers de qualification".
Conscient de la fragilité des petites entreprises, le Président de la République a annoncé un "plan spécial" dédié aux travailleurs indépendants, aux commerçants et aux TPE-PME, qui intégrerait des aides revues à la hausse.
Le Premier ministre Jean Castex doit préciser ce 29 octobre l’ensemble des interdictions qui entrent en vigueur à partir de ce vendredi minuit.
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