Cordonniers : des experts à pied d'oeuvre

« Notre rôle est de fédérer au maximum », pose Jean-Pierre Verneau, président de la Fédération française de la cordonnerie-multiservice (FFCM) depuis sept ans. Il rappelle que celle-ci est en permanence dans l’action.

« Pendant la crise sanitaire, nous nous sommes battus et avons obtenu un remboursement des pertes de chiffre d’affaires quand celles-ci étaient supérieures ou égales à 70 %. » L’investissement continue.

Au service des professionnels

En plus de la défense de ses adhérents, la FFCM les aide à respecter leurs obligations légales. « Nous leur offrons la possibilité de faire un document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp) spécifique par le biais d’une plateforme que nous avons mise en place ; le cordonnier répond aux questions et une synthèse lui donnera les orientations à suivre. »

La Fédération offre à ses ressortissants un dispositif de médiation de la consommation – « le professionnel s’inscrit, a un numéro et est dans les règles » –, ou encore un conseil juridique réactif.

« Nous gérons la convention collective de la cordonnerie, qui a fusionné avec la maroquinerie depuis janvier », précise le président. La FFCM a depuis trois ans rejoint l’Alliance France Cuir (21 fédérations), et bénéficie ainsi de sa force de frappe médiatique ; « des vidéos sur notre métier vont arriver ». 

L’environnement : à pieds joints

Le Bonus réparation a été mis en place en novembre dernier, en application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC). « Nous avons fait en sorte que ça ne soit pas une usine à gaz », insiste Jean-Pierre Verneau, qui s’est fait labelliser. « Environ 200 cordonniers le sont, ça monte gentiment en puissance.

L’avance de trésorerie est compensée le premier mois, car il y a davantage de travail », explique celui qui a fait 50 % de chiffre d’affaires en plus le premier mois (et autour de 30 à 40 % ensuite). « Nous réexaminerons ceci dans un an (clause de revoyure) ; cela continuera peut-être avec des modifications. »

Refashion, l’éco-organisme qui gère ce bonus, a aussi « dans son cahier des charges de promouvoir le métier. Quatre numéros de notre journal ont par exemple pu être distribués à tous les cordonniers de France ».

La FFCM suit de près le sujet de la TVA circulaire (une TVA réduite sur les produits et services de l’économie circulaire, dont la réparation). « Nous avons été audités ; un rapport de septembre 2023 préconise d’adopter dès la Loi de finances 2024 une TVA à 5,5 %... ». une mesure reportée à l’heure où le gouvernement parle de milliards d’économie... mais attendue de pied ferme.

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