Déménager pour se développer
Laurent Bernier a fêté l’année dernière ses vingt ans à la tête de la charcuterie de Chauvé (44). Créée en 1930 au centre bourg, l’entreprise a déménagé en 2014 sur une zone artisanale. "Travailler dans les anciens locaux devenait compliqué, malgré des travaux tous les quatre ans, explique l’artisan. Les 750 m2 au sol offraient une surface de vente de 17 m2 et bon nombre d’escaliers. Le chargement des camions pour les marchés posait également problème. Les trottoirs étroits et le manque de places de stationnement rendaient périlleux l’accès aux personnes handicapées. La mise aux normes aurait été trop coûteuse."
2,20 M€ d’investissement
Décidé à déménager sans quitter la commune, Laurent Bernier s’intéresse à la zone artisanale en création à l’entrée de Chauvé. "Le programme ne prévoyait pas l’installation d’artisans en alimentaire. Je me suis malgré tout positionné sur l’acquisition de trois parcelles." Soutenu par la municipalité, le projet voit le jour après un montage financier auprès de deux banques, une phase compliquée. "J’ai investi 2,20 M€ et obtenu une seule aide, de 7 000 €."
30 % de CA en plus
Installée à 600 mètres de l’ancienne enseigne, l’entreprise dispose de 35 places de stationnement et de 1 200 m2 de plain-pied, dont 70 m2 de surface de vente. "J’ai optimisé l’ensemble pour gagner en qualité d’accueil et en confort de travail. J’ai aussi pris de l’avance sur les réglementations." Depuis 2014, le nombre de salariés est passé de 15 à 18 et le chiffre d’affaires du magasin a augmenté de 30%. Une nouvelle clientèle fréquente la charcuterie aux 135 récompenses et constamment à l’affût d’une innovation.
www.charcuterie-laurent-bernier.fr
Facebook : @charcuterie.bernier.laurent
Des avantages, peu d’inconvénients
L’avis de Stéphane Pionnier, directeur du développement économique de la CRMA Île-de-France
"Au niveau économique et développement, il peut être intéressant d’emménager en périphérie. L’artisan subit moins de contraintes urbanistiques et réglementaires, profite de parking à proximité et parfois d’une clientèle de passage. Pour une surface adaptée et des équipements identiques, une opération de construction neuve s’avère moins onéreuse et plus rationnelle à réaliser que des travaux d’aménagement de locaux anciens. Autant d’arguments qui pèsent favorablement sur la décision d’un banquier dans le cas d’une demande de prêt. À l’inverse, l’artisan peut perdre en visibilité en s’éloignant du centre-ville."
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