Consommation

Électricité : au 1er février, quelle sera l’augmentation sur la facture ?

Le 22/01/2024
par La rédaction
Fin progressive du bouclier tarifaire oblige, au 1er février 2024, les Français seront confrontés à une nouvelle augmentation de leurs factures d'électricité. Elle oscillera entre 8,6% et 9,8%, selon les contrats souscrits. Un nouveau coup dur pour les professionnels et les ménages.
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À partir du 1er février prochain, les tarifs d'électricité pour les heures pleines et creuses connaîtront une augmentation de 9,8%, tandis que les tarifs de base augmenteront de 8,6%.

Cette hausse impactera indistinctement les factures d'électricité des ménages et des entreprises. 

Un nouveau coup dur pour les Français qui ont déjà subi trois hausses successives ces deux dernières années :

  • 4% en février 2022,
  • 15% en février 2023,
  • 10% en août 2023. 

"C'est une décision difficile, mais c'est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d'investissement dans de nouvelles capacités de production électrique et pour sortir définitivement du 'quoi qu'il en coûte' ; nous revenons à la normale", Bruno Le Maire. 

Cette augmentation s’inscrit dans le cadre de la suppression progressive du bouclier tarifaire amorcée à l'automne 2021 par le Premier ministre Jean Castex et jugé depuis "trop coûteux". 

Instaurée dans le but de protéger le pouvoir d'achat des Français, cette mesure a permis de contenir une flambée historique des prix du gaz et de l'électricité, amplifiée par les événements en Ukraine, contrairement à d'autres pays européens (voir tableau). 

Quel est l’impact de cette augmentation ?  

Selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, dimanche 21 janvier sur TF1, cette augmentation impactera environ 97% des ménages français, soit près de 20 millions de ménages souscripteurs de l’option de base, ou tarif "bleu" d'EDF (qui est fixe et ne connaît pas de variations selon les heures creuses) mais aussi les particuliers et professionnels qui ont souscrit une offre de marché à prix fixe ou variable chez un fournisseur alternatif.

Le ministère de l'Économie a fourni des simulations pour mieux détailler les hausses qui attendent les particuliers, selon le contrat auquel ils ont souscrit. Par exemple, une famille de quatre personnes vivant dans une maison chauffée au gaz et consommant 3,7MWh d’électricité par an verra sa facture augmenter de 7,60€/mois. La hausse atteindra 17,80€ dans un foyer équivalent mais qui se chauffe à l’électrique (sur une base de 9MWh par an). 

Comment s’explique (en partie) cette hausse des prix ? 

Devant initialement se conclure en décembre 2023, le bouclier tarifaire a été prolongé jusqu'en février 2025

Pour compenser la hausse des coûts de production de l'énergie, le gouvernement avait réduit la taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité (TICFE), qui représente un tiers de la facture, au minimum légal : 1€ le MWh au lieu des 32€ d’avant crise. Revers de la médaille : un manque à gagner de 9 milliards d'euros pour les comptes publics…

Afin de retrouver son niveau initial d’ici février 2025, cette taxe augmentera progressivement et remontera dès le 1ᵉʳ février prochain à 21€

L'État assure ainsi continuer à prendre en charge une partie des dépenses énergétiques des citoyens pendant une année supplémentaire, grevant encore son budget de trois milliards de recettes pour l'année 2024. 

Bruno Le Maire a assuré que cette augmentation serait la seule de l'année. Mais rien n’est moins sûr pour le début de l'année 2025...

Et du côté des entreprises ?

Les entreprises ne seront pas épargnées par cette hausse, de l'ordre, pour elles, de 5,2% à 8%. Parmi les plus touchées, les 1,7 million de TPE (soit 1 sur 3) qui bénéficient du tarif réglementé de vente (TRV), parce qu'elles consomment assez peu, avec un compteur de puissance inférieure à 36 kVA.

D'après les chiffres fournis par le ministère de l'Economie, pour les professionnels, ou clients non résidentiels :

  • le tarif de base va passer à 294€/MWh (+5,2%) ;
  • l'option heures creuses/heures pleines à 265€/MWh (+6,2%) ; 
  • l'option EJP (ou "effacement jour de pointe" qui propose un tarif avantageux) à 232 €/MWh (+8%).

Exemple fourni par Bercy : une boulangerie avec une consommation annuelle de 90 MWh bénéficiant du tarif réglementé en heures pleines/heures creuses pourrait voir sa facture augmenter de 116€ par mois (soit 1.400€ supplémentaires par an). 

Paradoxe toutefois : d'autres entreprises verront leurs tarifs baisser, à la faveur de l'effondrement des cours sur le marché européen.

Ainsi, à consommation égale, une boulangerie en offre de marché (contrat qui s'ajuste selon les cours du marché) pourrait voir sa facture s'alléger de 683€ par mois, malgré une hausse de la fiscalité de 150€ par rapport à 2023.

Reste le cas particulier des entreprises liées à des contrats de deux ou trois ans signés en 2022, alors que les prix de l'énergie flambaient.

Pour pallier leurs difficultés, dès novembre, l'Etat a annoncé le maintien durant toute l'année 2024 des dispositifs d'aides : plafond de prix à 280€ le MWh, amortisseur électricité, guichet d'aides au paiement.

    Autre piste qui figurera dans le prochain projet de loi souveraineté énergétique : remplacer le principe du "36 kVA", la puissance de raccordement la plus haute disponible en "tarif Bleu", par un droit généralisé à toutes les TPE de moins de 10 salariés à profiter du tarif régulé

    Reste à savoir à quelle échéance car le texte de loi, élaboré en fin d'année dernière, était porté jusqu'à présent par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, mais, suite au dernier remaniement, le portefeuille de l'Énergie incombe désormais au ministère de l'Économie…

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