Baromètre

Incertitude politique, difficultés économiques… : comment se portent les dirigeants de TPE ?

Le 03/07/2024
par Julie Clessienne
Les résultats du dernier Baromètre des TPE, mené par l’Ifop pour Fiducial, pourraient laisser perplexe : si les dirigeants de TPE, interrogés avant et après la dissolution de l’Assemblée nationale du 9 juin, se disent inquiets face à ce bouleversement politique, ils n’en restent pas moins optimistes quant à leur propre activité.
Partager :

En ce 2e trimestre 2024 chahuté politiquement, les dirigeants de TPE interrogés dans le cadre de ce baromètre sont nombreux à subir des difficultés économiques et à craindre des défaillances pour leur activité.

Malgré cela, leur niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par le Président de la République reste stable (et relativement faible).

Même la dissolution de l’Assemblée nationale n’a pas changé la donne : avant le 9 juin, 31% attestaient leur confiance envers Emmanuel Macron et ses mesures ; après le 9 juin, date de l’annonce fatidique, ce chiffre montait à 32% (après une chute de 8 points au premier trimestre 2024).

Une réforme de l’assurance-chômage plébiscitée

Parmi les mesures qui font consensus auprès des chefs d’entreprise : la réforme de l’assurance-chômage que le Premier Ministre Gabriel Attal a suspendu dans ce contexte d’élections législatives anticipées (alors qu’un décret devait faire appliquer le texte ce 1er juillet pour une entrée en vigueur le 1er décembre prochain).

77% des dirigeants approuvent de voir la durée de travail augmentée pour avoir droit à des indemnités. 69% d’entre eux se disent favorables à la réduction de la durée d’indemnisation à 12 mois contre 18 actuellement.

Entre inquiétude et relativisme

En revanche, le climat général des affaires en France inquiète : le niveau d’optimisme passe de 32% avant la dissolution à 24% après (-8 points).

Paradoxalement, les dirigeants de TPE n’en restent pas moins confiants concernant leur propre activité : ce niveau gagne même 9 points passant de 49 à 58% respectivement avant et après le 9 juin !

"On peut ainsi émettre l’hypothèse de vases communicants, avec une préoccupation accrue pour le climat général du pays qui permettait aux dirigeants de TPE de « relativiser » la situation de leur propre société", analyse Fiducial.

Parmi les plus optimistes : les dirigeants des secteurs du BTP et des services aux particuliers respectivement à 66% et 68%.

De l’autre côté du spectre, 33% des patrons du secteur du commerce se montrent particulièrement inquiets (-19 points par rapport au premier trimestre).

Baisse de moral, hausse des difficultés financières

Au second trimestre 2024, 37% des chefs d’entreprise interrogés déclarent rencontrer des difficultés financières (+4 points VS la précédente mesure et +10 points VS le T3 2023).

Si la part des TPE en grande difficulté financière reste stable, à 19%, les conséquences, elles, semblent devenir plus inquiétantes. Pour preuve : 1 entreprise sur 2 pourrait être contrainte de déposer le bilan. Une augmentation de 15 points par rapport au trimestre précédent. L’indicateur le plus élevé depuis le début de la mesure au 1er trimestre 2023…

Le relativisme par rapport au contexte national reste, là encore de mise, puisque la part des TPE se déclarant en difficulté financière, même en progression, semble se tasser avec la dissolution (42% avant, 32% après).

Les embauches restent stables

Le début de cette année 2024 reste marqué par une stabilisation des embauches, mais à un niveau bas : 10% des dirigeants se disent prêts à embaucher ou ont franchi le pas d’ici fin juin 2024.

Des disparités apparaissent toutefois en fonction de la taille des entreprises : si seules 8% des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, ce niveau atteint 41% dans les TPE de 10 salariés et plus.

À noter : le secteur de l’hôtellerie qui se démarque positivement avec 21% de petits patrons qui ont ou comptent embaucher. Un résultat qui s’explique par le début imminent des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et de l’été, propice au tourisme.

Partager :