La transformation en prime repoussée d'un an
Mesure phare du Plan Climat porté par Nicolas Hulot, la transformation du crédit d'impôt transition énergétique (CITE) en prime est finalement décalée d'un an, soit à janvier 2020.
D'après le gouvernement qui a confirmé une information des Échos, le projet de loi de finance 2019, qui sera présenté le 24 septembre 2018 par Bercy, acte la prolongation d'un an du dispositif actuel, repoussant donc sa transformation en prime au 1er janvier 2019.
Ce passage d'un crédit d'impôt en une prime visait à rendre plus accessibles les travaux de rénovations énergétiques aux ménages les plus fragiles en limitant l'avance de trésorerie lors des travaux.
Les organisations du bâtiment dénoncent "un coup" bas
Dans son communiqué, la Fédération française du bâtiment (FFB) s'est dite "heurtée", affirmant que "cette approche marque un décalage profond entre l’affichage d’objectifs ambitieux en matière écologique et la division par deux des crédits accordés aux usagers pour leurs travaux de rénovation énergétique visant à poursuivre cet objectif. "
Jacques Chanut, président de la FFB, a même qualifié cette solution d'inacceptable : "Nous ne pouvons laisser installer l’idée que le changement des fenêtres, tout particulièrement à simple vitrage, correspond à une coquetterie sans impact énergétique." La FFB demande ainsi le retour au CITE "tel qu’il existait fin 2017" et "la publication au plus vite du rapport CSTB/ADEME sur le sujet".
La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) déplore elle aussi cette décision et demande au gouvernement de "revenir sur les restrictions appliquées au CITE fin juin 2018". Patrick Liébus s’inquiète : "Si les aides diminuent, les ménages ne pourront pas suivre. Quant aux entreprises elles devraient alors faire face à un ralentissement de l’activité."
La Capeb rappelle que le CITE est désormais "un dispositif bien identifié par les ménages, qui bénéficie à plus d’un million de foyers chaque année. En 2015 il représentait plus de 6,5 milliards d’euros de travaux. L’exclusion des menuiseries et des chaudières fioul diminuera nécessairement le nombre de chantiers."
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