L'accès au crédit des TPE et PME se stabilise
La Banque de France a présenté le 29 octobre les résultats de son enquête trimestrielle sur l'accès au crédit des entreprises, menée en partenariat avec la Fédération des Centres de gestion agréés (FCGA). Cette analyse se base sur 4.000 PME et 2.500 TPE.
(Léger) avantage aux PME
Au troisième trimestre 2019, il apparaît que la demande de nouveaux crédits de trésorerie est stable, à 6 %. La demande de crédits d'investissement diminue légèrement (-3 points par rapport au T2, à 21 %) pour les PME et reste stable (10 %) pour les TPE.
Les PME conservent toutefois un accès plus favorable au crédit : 87 % des demandes de crédit de trésorerie sont accordées (en totalité ou grande partie) aux PME, contre 67 % pour les TPE. Côté crédit d'investissement, 96 % des demandes émanant de PME ont satisfaites, contre 89 % pour les TPE. Même schéma pour le crédit d'équipement : 91 % de demandes accordées pour les PME, 87 % pour les TPE.
Ces chiffres sont globalement stables par rapport aux exercices précédents et soulignent un "effet taille" sur le taux d'obtention des crédits, note Hélène Tanguy, directrice des enquêtes statistiques sectorielles à la Banque de France. Celle-ci constate par ailleurs l'estompement de "l'effect sectoriel" : "à titre d'exemple, alors qu'il existait il y a quelque temps une frilosité vis-à-vis des entreprises bâtiment, l'accès au crédit s’uniformise désormais selon les secteurs, avec des à-coups selon les trimestres, mais pas de différences notables".
Un contexte favorable
Plusieurs facteurs expliquent le maintien des taux d'obtention à un haut niveau et le très fort dynamisme du crédit bancaire, "qui finance essentiellement l’investissement, avec un point haut atteint en juin dernier" (+ 6,4 % en France, contre + 4,3 % dans la zone euro).
Premier facteur conjoncturel cité par la BdF : la croissance à + 1,3 sur 2019. Ensuite, la hausse de l'investissement des entreprises (+ 3,3 % sur l'année). Enfin, la forte concurrence entre les banques.
"La croissance française est résiliente, la France est moins exposée aux aléas financiers mondiaux et se positionne favorablement dans la zone euro", résume ainsi Hélène Tanguy.
Un "effet Gilets jaunes" très circonscrit
Un contexte de vents favorables que confirme Yves Marmont. Selon le président de la FCGA, "le mouvement des Gilets jaunes a finalement bien moins impacté les petites entreprises que ce qui était craint." Preuve de son adaptabilité à toute épreuve à une conjoncture en dents de scie, l'activité des commerces artisanaux et de proximité reste stable sur 2018 selon la FCGA (voir chiffres de l'Observatoire de la petite entreprise publiés au printemps).
"Sur les douze derniers mois, il n'y a pas d’impact significatif au national, nous n'avons pas noté de blocage complet ; si le mouvement a touché les grandes agglomérations, son effet n'a pas été trop marqué en province et dans les plus petites villes", affirme Yves Marmont.
Ce fort contraste territorial transparaît notamment au travers de quelques chiffres par Région : la plus touchée reste l'Île-de-France (- 2,5 % de CA au premier trimestre), contre 0 en moyenne nationale. Ici encore, estime Yves Marmont, "la casse était très ciblée" et/ou dirigée contre des centres commerciaux.
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire