Le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté au deuxième trimestre 2021

6587 défaillances d’entreprises au deuxième trimestre 2021, soit une hausse de 14,2 % par rapport à l’année dernière.

Ce chiffre est cependant à prendre avec prudence compte tenu du nombre de jugements, qui reste inférieur à la période qui précède la pandémie. 

Au-delà de l’étude, le nombre des défaillances d’entreprises est un bon indicateur de l’état de santé du tissu économique français.

Quels sont les aspects mis en avant par ces chiffres et de quelle tendance sont-ils révélateurs ?

Le taux de liquidation 

Il reste relativement élevé avec 165 procédures de sauvegarde lancées. 

Près de 1.500 entreprises sont actuellement dans une procédure de redressement judiciaire, soit +14,7% par rapport à 2020, et 4.297 sont concernées par une liquidation judiciaire directe (+14,5%). 

Pour ce qui est du taux des liquidations directes, il se maintient au-dessus des valeurs traditionnelles à 68%, ce qui confirme la vulnérabilité des entreprises qui se présentent devant le tribunal. 

"Comme attendu, les mois d’avril et mai 2021 se sont logiquement inscrits en très forte hausse (respectivement +54% et +35%) par rapport aux mêmes mois de 2020. Période alors marquée par le premier confinement et le déclenchement du 'quoi qu’il en coûte' gouvernemental. Juin est quant à lui à la baisse (-17%) et les audiences sont encore loin d’avoir retrouvé leur rythme d’avant-Covid", Thierry Million, directeur des études Altares.

Et du côté de l’emploi ?

Sur ce point, ce sont de bonnes nouvelles avec un nombre d’emplois menacés qui passe sous la barre symbolique des 20.000 (on en comptait 40.000 l’année dernière). 

Un chiffre qui a repris de la vigueur avec la levée des restrictions, mais aussi avec la réouverture des établissements du secteur hôtellerie-restauration, des lieux de culture, etc. 

Les petites structures en première ligne 

→ L’immense majorité des défaillances d’entreprises (9 sur 10, soit 89%) touche des TPE de moins de 6 salariés : un chiffre en hausse de 18% en comparaison avec la même période en 2020. 

→ Les entreprises qui comptent de 10 à 19 employés sont également fragilisées mais de façon moins significative. 

→ Pour ce qui est des PME de plus de 50 salariés, la tendance est à la baisse. 

En somme, le plus dur de la crise semble derrière, mais la prudence doit rester de mise chez les entrepreneurs, notamment pour les TPE. 

Ces dernières ont fait preuve de solidité pendant cette période chaotique, mais leur santé a pu en partie être maintenue grâce à la perfusion des aides gouvernementales. Si ces mesures de soutien ne sont pas encore coupées, leur diminution s’amorce progressivement pour accompagner petit à petit les entreprises vers la sortie de crise. 

Notons également un optimisme général qui pourrait bien être altéré par la flambée épidémique liée au variant Delta, et par les conséquences de la crise, comme la flambée des prix sur les matières premières. 

Ces aspects pourraient considérablement peser dans la santé et la pérennité des TPE/PME. Pour en mesurer les effets, il faudra attendre a minima la fin de l'été…