Insolite

Les artisans démunis se mettent à nu

Le 13/11/2020
par Cécile Vicini
Le reconfinement et la fermeture des commerces dits "non essentiels" engendrent de lourdes pertes économiques pour les petits artisans, mais aussi des élans positifs et créatifs. Depuis quelques semaines, les réseaux sociaux sont devenus le théâtre de revendications peu ordinaires : celles d’artisans qui osent poser nus devant leur objectif. Preuve qu’interpeller le grand public et le Gouvernement sur leur situation est loin d’être cliché !
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À l’initiative du projet

C’est au Studio Arnography à Boran-sur-Oise, et plus spécifiquement à son patron, Arnaud Gras, que l’on doit le lancement de ce mouvement, par le biais de cette publication sur les réseaux sociaux.

On y voit le chef d’entreprise nu portant une pancarte où il est inscrit un message court mais efficace et facilement compréhensible de tous :

« Quitte à être mis à poil par le Gouvernement, je préfère le faire moi-même. #Artisans : première entreprise de France ». 

L’utilisation du noir et blanc sous-tend la noirceur du contexte mais le sourire du photographe est toujours présent : un message d’espoir dans une situation plus que préoccupante.

Face à son audace dans un contexte économique et sanitaire très sévère, le post a été viral.

D’autres artisans se sont prêtés au jeu et ont réalisé à leur tour des clichés sur le même principe.

Des hashtags sans ambiguïté

"Se mettre à nu", littéralement, est une métaphore provocante pour interpeller le Gouvernement et les consommateurs sur la situation des artisans et commerçants contraints de baisser leur rideau durant le reconfinement, prévu a minima jusqu’au 30 novembre inclus.

Ainsi, en Bretagne, en Lorraine, en Vendée, dans le Nord ou dans le Doubs, coiffeurs, esthéticiennes, fleuristes, pizzaïolos, primeurs, photographes… se dénudent sur la toile en affichant un slogan choc et volontairement provocant.. Et la formule marche ! À tel point que les contenus se multiplient et pas seulement en France, puisque des artisans italiens et belges ont suivi la tendance.

Sur les réseaux sociaux, vous trouverez de nombreuses publications répertoriées grâce aux hashtags #artisanapoil ou #moncoiffeurapoil. Nous vous en avons sélectionnées quelques-unes…

 

Des initiatives relayées par les médias

Le concept des artisans mis à nu est rapidement devenu un objet de curiosité et c’est tout naturellement que les médias se sont penchés sur le phénomène.

Défendre le commerce local

Derrière la carte de l’humour, c’est ici le commerce local et de proximité qui est mis en avant et fermement défendu. Une démarche artistique emprunte d’engagement pour toucher un Gouvernement contraint à trouver le bon équilibre entre menace sanitaire et crise économique.

Le consommateur, quant à lui, est également visé par cette démarche : une fois le confinement terminé, il est attendu des clients qu’ils privilégient leurs commerces de proximité mis à mal. Rappelons que, même si certains restent ouverts, considérés comme "essentiels", le chiffre d’affaires n’est pas pour autant toujours au rendez-vous.

Une initiative qui s'exporte 

Le mouvement de ces artisans engagés pour la survie de leur commerce a passé les frontières de l'hexagone pour arriver ... au Japon ! Voici l'extrait d'un journal télévisé qui évoque le sujet : 

Revoir les classiques 

«Alors doudou ?» : une campagne plutôt osée qui a été initiée par les commerçants de Mantes-la-Jolie. Ces derniers ont détourné la célèbre réplique aux connotations libertines, issue de l'émission télévisée d'Omar et Fred, pour attirer l'oeil sur le click and collect des petits commerçants. Pour visiter leur page Facebook, c'est par ici

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