Les artisans montrent une nouvelle fois leur capacité de résilience

L’élan encourageant des mois post-Covid a été freiné sec par le conflit russo-ukrainien et ses conséquences (hausse des prix sur la consommation, flambée du coût de l’énergie, des matières premières…), en témoignent les chiffres : l’activité des entreprises de proximité enregistre une baisse de 0,8% vs la même période en 2022. Sur 12 mois glissants, cette baisse est négative, à hauteur de -1%.

Les professionnels libéraux épargnés par la tendance

Contre vents et marée, ils enregistrent même une croissance de leur activité : +1,8%, poussés par les bonnes performances du secteur de la santé.

Pour les artisans du BTP, en proie à plusieurs problématiques sur le fonctionnement de leur structure (recrutement, flambée des prix, pénurie de matériaux), l’évolution de leur CA est négative (-0,4%) et ce, pour la première fois en trois ans.

Les artisans issus des domaines de la fabrication et des services font également état d’un repli avec -1,2%, mais la baisse la plus marquante est celle enregistrée par les chefs d’entreprise dans l’alimentation et l’hôtellerie-restauration avec -6,6 %.

Une résilience toujours présente

16% des chefs d’entreprise de proximité constatent une détérioration de leur trésorerie. Mais ces chiffres sont à prendre avec prudence car, parallèlement, cette proportion baisse et s’accompagne d’une hausse de la part d'entreprises indiquant une amélioration de leur trésorerie.

Enfin, seuls 15% redoutent une activité moins soutenue pour le prochain trimestre, "un pessimisme au plus bas depuis un an et demi", peut-on découvrir dans le compte rendu de l’étude.

Les entreprises de proximité recrutent toujours

C’est un autre facteur encourageant : "16% des entreprises ont encore embauché au 1er semestre 2023, contre 21% au premier semestre 2022".

Même si la hausse est subtile dans l’artisanat du bâtiment (13% vs 12% en 2022), l’optimisme est également de mise.  

De façon générale, tous secteurs confondus, les employeurs déclarent avoir moins de difficultés à recruter que l’an passé (24% vs 35%).

Les CDI représentent désormais 58 % des contrats signés, soit +5% sur un an, au détriment des CDD.

Et, sans surprise, la part de contrats d’apprentissage (9%) continue de progresser. Cette tendance s’explique par les leviers actionnés par l’état en faveur de l’emploi, notamment les aides à l’embauche pour les contrats d’apprentissage, les emplois francs, les emplois dans les QPV…

Dominique Métayer, Président de l’U2P, a commenté cette étude : "Malgré le fléchissement de l’activité économique générale, les artisans, les commerçants et les professionnels libéraux apportent une nouvelle preuve de leur résilience, avec des recrutements qui se maintiennent. Il faut espérer un essoufflement progressif de la hausse des prix, de façon à redonner du pouvoir d’achat aux Français et à relancer ainsi l’activité des entreprises de proximité."