L'U2P réclame une réforme de la représentativité patronale
Alors que l’échéance présidentielle approche, artisans, commerçants et professionnels libéraux veulent aussi faire entendre leur voix.
Dans un livre blanc adressé aux principaux candidats à l’Elysée, l’U2P remet sur la table la question du calcul de la représentativité patronale.
L’affaire n’est pas nouvelle : en 2014, déjà, l’Union professionnelle artisanale (UPA), précédesseure de l’U2P, s’était dressée vent debout contre une réforme de la représentativité qui déséquilibrait le ratio entre le nombre d’entreprises adhérentes à une organisation patronale et le nombre de salariés représentés par ces entreprises…
Un mode de calcul accusé de garantir au Medef de conserver la mainmise sur les instances paritaires et à la CPME de sauver sa deuxième place sur le podium patronal. C’est d’ailleurs cette course à la représentativité qui avait poussé l’UPA à se rapprocher des professions libérales de l’UNAPL pour donner naissance à l’U2P.
Droit d’opposition
Mais les "entreprises de proximité" n’entendent pas lâcher l’affaire.
"En l’état actuel des règles de mesures de la représentativité patronale, la voix des plus petites entreprises est confisquée par les plus grandes. L’U2P soumet depuis 2019 des propositions au gouvernement et à la représentation nationale pour un rééquilibrage", tonne l’Union en préface de son manifeste.
Ses exigences ? Une meilleure prise en compte du nombre d’entreprises adhérentes à une organisation. Ce qui lui permettrait de disposer d’une représentativité qu’elle estime plus juste du haut de ses 150.605 entreprises adhérentes employant 507.855 salariés.
De quoi tailler des croupières à la CPME (144.939 adhérents, 3 millions de salariés) et peut-être même au Medef (123.387 adhérents, 8,5 millions de salariés).
Seconde revendication : permettre aux organisations professionnelles représentant plus de 50% des entreprises adhérentes de disposer d’un "droit d’opposition" à un accord.
Aujourd’hui, réservé aux organisations professionnelles qui représentent plus de 50% des salariés des entreprises adhérentes, ce dispositif ne permet pas à l’U2P de réellement peser lors des négociations des ANI.
Et l’Union des entreprises de proximité n’a toujours pas digéré celui du 14 décembre 2013 où le Medef avait arraché dans la dernière ligne droite de la négociation la signature de la CFDT sur la diminution des contributions formation des entreprises en échange de l’instauration d’une complémentaire santé obligatoire dans toutes les entreprises, y compris les TPE qui n’y étaient pas alors soumises…
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