André Bousquet – Fabricant de prises électriques haut-de-gamme

Petit plus électrique pour effet qui claque

Le 18/04/2018
par Julie Clessienne
Les épreuves de la vie n’ont jamais effrayé André Bousquet. Au contraire, elles le transcendent, le poussent à s’extraire de la zone de confort où d’autres se complaisent. Son instinct, sa vision, sa personnalité entière ont amené, en un peu plus de vingt ans, son entreprise Meljac à se positionner comme le leader de la prise électrique haut de gamme. Rencontre avec le « Monsieur 100 000 volts » de la déco…
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La Pyramide, une multiprise iconique qui mêle esthétique et fonctionnalités.

Le traumatisme Cloclo

"J’ai démarré comme bon à rien, mauvais en tout…" André Bousquet annonce la couleur. L’électricité, il l’appréhende dans l’entreprise de son frère, sent rapidement qu’il a plus envie d’être dirigeant que dirigé. Son ambition prend forme, ses convictions aussi. Il croise de jeunes architectes et décorateurs en vogue – Jean-Michel Wilmotte, Philippe Starck – qui le sensibilisent au Beau. "Dans les années 80, les prises électriques étaient en plastique ou en bakélite. Le métal avait mauvaise presse, tout le monde étant encore traumatisé par la mort de Claude François !" André Bousquet persiste – "les prises doivent devenir esthétiques" –, signe – elles seront en laiton – et s’attelle au lancement de son entreprise. Meljac, du nom de son village natal en Aveyron, naît en 1995.

Une créativité sans limite

Si le laiton est roi chez Meljac – déclinable en vingt-six teintes grâce aux bains d’électrolyse – et offre des finitions particulièrement raffinées et épurées, d’autres matériaux sont venus agrémenter la gamme au fil du temps. "Alu, cuivre, verre, pierres semi-précieuses, cuir, peinture porcelaine de Limoges, gravure personnalisée… Quasiment tout est fait dans notre atelier car nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne de production depuis que nous avons racheté l’un de nos sous-traitants, en 2009, qui s’occupait des traitements de surface", indique André Bousquet.

30 à 40 interventions par pièce

L’entreprise compte aujourd’hui 65 salariés, dont quarante entièrement dévoués à la fabrication. Usinage, gravure, chanfreinage, polissage, brossage… "Trente à quarante interventions sont nécessaires sur une pièce", indique le dirigeant, qui continue à étoffer sa gamme (interrupteurs, prises de courant, systèmes domotiques, liseuses…)
et à dessiner des modèles surprenants, inspirés par l’art de vivre des années 30. "Grâce à des technologies de pointe et
à notre savoir-faire artisanal, nous n’avons aucune limite et une vraie propension à faire du sur-mesure. Nous consacrons aussi 5 % du chiffre d’affaires au R&D."

Les interrupteurs qu’Hollywood s’arrache

Ce mariage subtil d’esthétique et de technologie fait un effet bœuf dans le microcosme des architectes et designers de renom avec lesquels l’entreprise travaille régulièrement. Et se taille une place de choix chez les grands de ce monde qui effleurent du bout des doigts tous les jours les créations maison. "Brad Pitt, Georges Clooney, Tom Cruise, le PDG d’Arcelor Mittal, le Louvre, le château de Versailles, la Fondation Louis Vuitton…" André Bousquet égraine le nom de ses clients sans sourciller. Lueur de fierté apparente tout de même lorsqu’il cite Jonathan Ive, "le designer d’Apple qui a dessiné l’iPhone".

Le monde comme zone de chalandise

Le bouche-à-oreille a, certes, contribué au succès de Meljac mais André Bousquet a toujours misé sur une stratégie de communication offensive. "J’ai fait appel à une attachée de presse dès nos débuts. Il ne faut pas sous-estimer l’effet d’un article, surtout dans les magazines de décoration !", affirme André Bousquet. Entamant une expansion à l’international dès le lancement de l'entreprise, les produits maison sont aujourd’hui distribués dans 70 pays "grâce à des revendeurs sensibilisés à la marque et à nos valeurs". L’export représente 35 % du chiffre d’affaires alors que Meljac commence à peine à s’attaquer au marché américain et au Moyen-Orient !

Facebook : maisonmeljac

Dates-clés

1995 : Création de l’entreprise

1998-2005 : Lancement puis développement de l’atelier de fabrication, recrutements, investissements

2009 : Rachat de l’atelier de traitement de surface Bettencourt

2010 : Construction d’une usine sur mesure de 2 300 m2

2012 : Obtention du label OFG (Origine France Garantie)

2015 : Création d’un poste de directeur général afin de structurer la direction de l’entreprise et de préparer l’avenir. Obtention du label EPV (Entreprise du patrimoine vivant).

2018 : Projet de construction d’une nouvelle usine d’environ 1000 m2 pour anticiper la croissance de l’entreprise. Maintenir le chiffre d’affaires (qui a atteint 7,40 M€ en 2017) et viser une croissance à deux chiffres.

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