Priorité N°1 : redonner de la valeur au travail
L'artisan Christophe Micheau (lire ci-dessous) a écrit « 10 à 15 pages en anglais » à tous les organismes délivrant le marquage CE afin de pouvoir commencer à commercialiser son produit ; faute de retour ou face à des réponses parfois incohérentes, ce professionnel, dont la production était prête, a dû travailler comme… conseiller professionnel chez Orange. « Je croyais que l’Europe était là pour protéger les entreprises européennes mais ce à quoi j’ai été confronté n’a pas de sens ! », déplore t-il. La conjoncture incertaine et la réglementation de plus en plus pointilleuse augmentent encore la fragilité des entreprises. De plus, un travailleur indépendant sur dix déclare un revenu nul !
« La question 'Est-ce que le travail paye ?' a été centrale. L’investissement personnel et financier des chefs d’entreprise artisanale doit être reconnu à sa juste valeur. » Bernard Stalter, président de CMA France
LE TEMOIGNAGE - Bloqué un an par l’administration...
A la tête de l'entreprise Sterilub, Christophe Micheau a participé à la réunion du Grand débat de l’Artisanat organisée à Réalmont (Tarn) pour une seule raison : une contrainte normative l’empêche de travailler. Et c’est toute la pesanteur d’un « système » qu’il dénonce. Car notre homme est seul depuis plus d’un an avec un produit qui n’attend que le marquage « CE » pour pouvoir être commercialisé.
« Mes monodoses d’huile stérile pour la lubrification des pièces à main de chirurgie sont attendues
dans beaucoup d’hôpitaux de nombreux pays ». Ce qu’il y a de révolutionnaire ? « Partout dans le monde, on met l’huile avant de stériliser avec l’autoclave ; or l’huile s’en va ou se solidifie lors du processus : les pièces à main durent un an et demi au lieu de dix. » Avec son procédé, on lubrifie au bloc. Il a contacté les 18 organismes européens pouvant le certifier et a attendu indéfiniment la réponse positive de l’un d’eux, dont le devis vient d’arriver.
Pour se renforcer, les artisans demandent :
- La protection du patrimoine personnel du chef d’entreprise individuelle via un statut unique (en distinguant le patrimoine personnel du professionnel).
- La non-imposition des bénéfices réinvestis dans les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu.
- L’élargissement de l’accès à la prime d’activité (en repoussant le seuil d’accès à 70 000 € de chiffre d’affaires au lieu de 32 000).
(Points 1 à 3 des 14 mesures identifiées par CMA France, disponibles sur le site dédié www.granddebat.artisanat.fr)
>> Suite du dossier - Priorité N°2 : Créer un choc de confiance
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