Puzzle Michèle Wilson : l'art et la manière… de découper

Le jeu fait partie du quotidien de Julien Vahanian depuis 2013. Cet artisan passionné a intégré l’univers du puzzle par envie d’entreprendre.

"En 2010, j’ai quitté l’industrie aéronautique à la recherche d’une PME à reprendre. Ma seule exigence était de trouver un savoir-faire original."

L’histoire de l’entreprise commence en 1975, à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire)."Suite au dépôt de bilan de la société de production de puzzles en bois découpés à la scie à chantourner dans laquelle elle travaille, Michèle Wilson s’installe en Bourgogne, ouvre une boutique à Paris et développe sa propre marque. Artisan et un peu artiste, elle s’amuse à pousser le côté artistique de la découpe de puzzles reproduisant des œuvres d’art en suivant l’inspiration du peintre."

C’est ainsi que naît le style Michèle Wilson qui perdure aujourd’hui. Séduit par Puzzle Michèle Wilson et son activité qui le replonge dans l’enfance, Julien Vahanian négocie la transmission avec Sophie Olle-Laprune, à la tête de l’entreprise depuis 1999.

Un savoir-faire unique et ancestral

En 2013, l’entreprise compte dix salariés. La cédante reste quatre ans aux côtés du repreneur.

"J’ai mis beaucoup de passion, d’intérêt et de temps dans cette aventure. Sophie Olle-Laprune me présentait les particularités du métier, comment bien les comprendre et les développer. Le travail de la découpe est un savoir-faire unique que nous partageons seulement avec une autre entreprise installée aux États-Unis."

La découpe se fait selon une technique de fabrication ancestrale qui date de 1760.

"Ce caractère historique fait de nous une Entreprise du patrimoine vivant (EPV) depuis 2008. Et c’est une folie, s’amuse Julien Vahanian, parce que nous ne découpons pas un puzzle selon une matrice toujours identique, mais en suivant une œuvre. La main qui tient la scie à chantourner s’inspire des coups de pinceau de Van Gogh, du courant des rivières, des estampes japonaises… Les pièces d’un ciel ont la forme de nuages, celles des constructions des allures de briques, ce qui donne relief et perspective." La peinture est mise en valeur pour faire ressortir le moindre détail.

Un jeu à deux

En recomposant le puzzle, chacun entre dans l’image de manière assez intime.

"Les surfaces d’eau se dessinent au fur et à mesure du placement des pièces en forme de flaques, le ciel s’emplit de nuages bleus ou blancs, les personnages prennent vie… La reconstitution devient un jeu à deux où l’on cherche à déjouer les pièges créés par le découpeur."

Chaque puzzle est unique, car découpé selon l’inspiration du moment. Attentive aux retours clients, l’entreprise adapte sa fabrication et conçoit des produits à la demande pour les particuliers et les professionnels (musées, hôtels…). Elle transforme des affiches ou des photos en puzzle décliné à l’unité ou en plusieurs exemplaires.

Un parcours initiatique

Puzzle Michèle Wilson compte deux boutiques-ateliers à Paris dans lesquelles un découpeur montre son savoir-faire, et une centaine de revendeurs en France et en Belgique. L’atelier de Chalon-sur-Saône a ouvert ses portes en juin 2020.

"À notre grande surprise, la demande a fortement augmenté durant la crise sanitaire, boostée par l’attrait pour l’artisanal et le made in France. J’ai embauché dix personnes avec une expérience en marqueterie ou en ébénisterie. Comme le nombre de découpeurs a été doublé à cette période, nous avons mis en place un parcours de formation initiatique."

L’offre actuelle se répartit en différentes collections. "Nous proposons 300 œuvres d’art de 12 à 5.000 pièces, pour enfants et adultes. Le prix de vente varie de 12 à 950€, selon le nombre de pièces. Un quart des modèles est renouvelé chaque année. La collection temporaire se décline en une offre saisonnière et, depuis 2011, en une collection bleue regroupant des séries limitées qui sont le fruit d’un partenariat avec des artistes contemporains."

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