Quand la nostalgie a de l’avenir…

Un forain de passage…

1959. La France se reconstruit. Jean Sulpie, menuisier ébéniste à Coulonge (16), fabrique des produits usuels, comme son père avant lui. Un forain de passage lui amène un jour un baby-foot qu’il a récupéré en Italie. L’objet intrigue, plaît. Le menuisier se lance dans un premier prototype. Les années 60 pointent le bout de leur nez et avec elles l’envie pour les jeunes de se retrouver et de s’amuser dans les bistrots de village, faute d’alternatives. Jean Sulpie charge quelques baby-foot "maison" dans sa camionnette, fait le tour des établissements de la région, laisse la magie opérer. La success-story démarre ! Son fils Olivier (au centre de la photo), dirigeant aujourd’hui, le rejoindra au milieu des années 90. Autre époque, autre mode : il mise désormais sur la vente aux particuliers et aux entreprises

Fabrication cadencée

Si les ateliers sont restés "dans leur jus" depuis soixante ans (un déménagement dans des locaux neufs est en projet), la façon de travailler a, elle, évolué. Désormais, les planches sont découpées et façonnées sur des centres d’usinage à commande numérique ! Pour le reste, rien ne remplace pour l’instant la main de l’homme. Assemblage de la caisse et de la mécanique, vernissage, peinture des "joueurs", finitions…, les huit salariés de l’entreprise, tous polyvalents et d’horizons divers, s’affairent pour que 1 000 baby-foot sortent de l’atelier chaque année en partance pour la Suisse, l’Angleterre, la Belgique ou bientôt les États-Unis. "On n’arrive plus à suivre !", plaisante Olivier Sulpie.

Design et esthétique

"Notre ambition est de faire de nos baby-foot de vrais objets de déco qui s’intègrent joliment dans les intérieurs de nos clients", précise Olivier Sulpie. Un vaste choix de coloris et de vernis, "dont le noir très tendance", est ainsi proposé. Petit plus pour grand effet : un peintre, renommé sur la place parisienne, peut sublimer le coffre dans un esprit art déco ou street art et propulser votre baby-foot au rang d’œuvre d’art ! L’entreprise se démarque ainsi de la concurrence, "surtout chinoise", en restant fidèle à l’image haut de gamme qui a fait sa renommée. Aujourd’hui, les "Sulpie" sont distribués trentaine de magasins en France et s’exportent de plus en plus. 

Le choix de la qualité

Si les fabricants de baby-foot en France ne se comptent plus que sur une seule main, l’entreprise Sulpie est la seule à travailler encore le massif. "Nous nous approvisionnons auprès d’une scierie allemande. Uniquement du hêtre certifié PEFC. La qualité y est toujours égale et régulière car ils ont des classifications très spécifiques. Cela nous permet de réduire les pertes et de travailler avec cette essence de bois haut de gamme très agréable à usiner", affirme Olivier Sulpie. Les joueurs et les cages de but arrivent d’une fonderie à Villeurbanne, les barres en acier inoxydable (initialement en chrome plus polluant donc délaissé) sont encore usinées dans les ateliers.

Un baby à son image

La personnalisation ne s’arrête pas au choix des coloris du coffre, des mains courantes ou du tapis ! Grâce à des collaborations régulières avec Boris, spécialiste local du up-cycling, le client a le luxe de modifier l’aspect des joueurs – "comme cette compagnie aérienne qui a demandé que les joueurs soient transformés en hôtesses de l’air et en pilotes !" – ou d’opter pour une gravure sur bois – "beaucoup plus valorisante qu’un autocollant" – permettant une mise en avant de l’identité graphique de sa marque dans le cas des professionnels. Une bonne façon d’attirer une clientèle d’entreprises en quête d’originalité ou de particuliers aisés à la recherche d’un cadeau hyperpersonnalisé.

www.baby-foot.com | Tél. : 05 45 83 84 36