Étude

Rapport au travail : les chefs d'entreprise se trompent-ils sur la GenZ ?

Le 08/08/2024
par Cécile Vicini
Pour attirer et fidéliser « les jeunes », les entreprises, y compris les artisans, doivent innover. Un nouveau défi de taille, avec à la clé, la possibilité de dénicher les talents motivés de la nouvelle génération de salariés, qui, pourquoi pas, pourront reprendre le flambeau.
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L'Observatoire sociétal des entreprises a récemment publié une étude menée par l'Ipsos pour le compte du CESI (école d’ingénieurs), qui met en lumière les attentes professionnelles de la Génération Z (18-28 ans) et les perceptions des chefs d'entreprise à leur égard.

Les résultats montrent des divergences significatives entre les attentes de cette nouvelle génération et la perception qu’en ont les dirigeants, posant des défis particuliers pour les artisans qui cherchent à attirer et fidéliser ces jeunes talents.

Des difficultés de compréhension et de fidélisation 

L'étude montre que les chefs d'entreprise éprouvent de réelles difficultés à comprendre cette génération. En effet, 86% des dirigeants perçoivent cette génération comme différente de celle qui les précède.

70% des dirigeants déclarent qu'il est difficile d'identifier les aspirations professionnelles des jeunes de moins de 30 ans. Cette incompréhension se traduit par des difficultés à fidéliser ces jeunes, que 72% des dirigeants jugent moins fidèles à l'entreprise et 57% estiment moins investis dans leur travail.

Pour les artisans, cette situation peut se révéler particulièrement problématique. Les petites entreprises, souvent familiales, dépendent fortement de la stabilité et de l'engagement de leurs employés. Les difficultés à comprendre et à fidéliser peuvent, par effet de ricochet, nuire à la continuité et à la pérennité des entreprises artisanales.

Entre réalité et idées reçues

Bien que les chefs d'entreprise perçoivent la Génération Z comme moins investie, les jeunes de cette génération montrent au contraire une forte volonté de s'investir dans leur travail.

84% des 18-28 ans déclarent avoir le goût du travail, et 91% estiment qu’avoir un travail apprécié est essentiel pour être heureux.

Cette motivation à réussir professionnellement est donc bien présente, mais elle s'accompagne de nouvelles exigences en termes d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, de rémunération et de valeurs d'entreprise.

Les attentes de la Génération Z : un défi pour les artisans

Pour attirer ces jeunes, les artisans doivent s'adapter. L'étude révèle que cette génération accorde une grande importance à l'autonomie, la flexibilité des horaires et la possibilité d'évoluer vers d'autres secteurs.

72% des jeunes jugent important ou primordial l’autonomie au travail et 70% la flexibilité des horaires.

L'équilibre entre vie professionnelle et vie privée est également crucial : 80% d’entre eux le considérant comme primordial.

Les artisans, souvent confrontés à des périodes de forte activité avec de faibles ressources humaines, nécessitant des heures supplémentaires, doivent trouver de nouveaux moyens pour répondre à ce besoin d'équilibre.

Les valeurs et l'engagement sociétal : un atout à valoriser

La Génération Z accorde une attention particulière aux valeurs de l'entreprise et à son engagement sociétal et environnemental. Près des trois quarts des jeunes interrogés (74%) déclarent que les valeurs de l’entreprise doivent être en accord avec les leurs, et 64% estiment que l'impact environnemental des activités de l’entreprise est un critère important.

Les artisans, qui travaillent souvent à l'échelle locale, peuvent tirer parti de cet atout en mettant en avant leurs pratiques écoresponsables (les Répar'acteurs par exemple) et leur engagement envers la communauté. 

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