Un petit parmi les plus grands du secteur
Il ne marche plus, il vole… Un œil rivé sur les compteurs, dans un ciel sans nuage. Si le parcours de Nicolas Marchal s’apparente à un vol long-courrier en première classe, ce n’est pas le fruit du hasard. Sa réussite, il la doit à une trajectoire réfléchie et à des escales judicieuses. Un BTS étude et réalisation d’outillage de mise en forme des matériaux, une première expérience en tant que programmeur CFAO* dans le secteur aéronautique, chez Sogerma [devenu entre-temps Stelia Aerospace, ndlr], puis deux ans passés à effectuer des prestations de sous-traitance dans cette même entreprise… Expérience : Ok. Constitution du réseau : Ok.
Nicolas Marchal.
Nous sommes en 2002. L’heure de voler de ses propres ailes. Nicolas Marchal se lance et crée son bureau de méthodes, à Rochefort (Charente-Maritime). Karine, sa compagne, copilote le volet financier. Fort de ses contacts, les commandes affluent, deux embauches viennent grossir l’équipage. 2009, tournant décisif. Le jeune entrepreneur rêve d’une nouvelle envergure et étend son activité à l’usinage de profilés aéronautiques.
« Une suite logique, analyse-t-il. Je suis spécialisé dans ce secteur de niche, encore méconnu aujourd’hui, c’était donc une opportunité d’y prendre des parts de marchés et d’offrir une prestation globale à mes clients. »
Le Graal au niveau qualité
Investissement de départ : 550 000 euros. Une somme conséquente mais un risque limité.
« Grâce à notre technicité, notre réactivité et la qualité zéro défaut de nos produits, les équipementiers tels que Stelia Aerospace, Daher Aerospace, Figeac Aero, Mécachrome, qui sont de gros donneurs d’ordres dans le milieu aéronautique, nous ont fait confiance rapidement », explique Nicolas Marchal.
Une bonne réputation qui n’a fait que croître lorsque UGV Concept a décroché, fin 2015, le « Graal au niveau qualité » : la certification EN9100, un réel gage de performance dans le milieu. « Cela atteste que nos produits sont conformes aux exigences des grands équipementiers. C’est rassurant pour eux. Cette démarche de certification a, certes, un coût important pour une structure comme la nôtre, car on reste des petits chez les grands, mais elle légitime notre place et notre volume d’affaires », décrypte Nicolas Marchal. Sa spécialité ? « Les profilés de la partie structurelle des avions : rails de siège, traverses de plancher… pour toute la gamme des Airbus. On réalise également tous les renforts longitudinaux (les lisses, dans notre jargon) qui servent à rigidifier un tronçon central pour Dassault. »
Des marchés prestigieux et des performances qui ont érigé l’entreprise au rang de spécialiste du profilé en France. Et lui ont valu le prix national Stars & Métiers dans la catégorie Stratégie globale d’innovation il y a quelques mois**. À cette vitesse, il n’y avait forcément plus qu’un pas entre sa Charente-Maritime et les côtes marocaines. Nicolas Marchal a ainsi monté une filiale en juillet dernier à Tanger. Elle aussi à la pointe de l’innovation puisqu’elle s’apprête à accueillir une machine spécialisée dans l’usinage de profilé en une seule opération. De quoi déployer ses ailes encore plus grand…
* Conception et fabrication assistée par ordinateur.
** Dossier présenté par la CMA de Charente-Maritime et la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique.
UGV Concept | Avenue des Bois Déroulés, Pôle Rochefort
Atlantique | Tél. : 05 46 88 45 39
Du management ? Non, du bon sens !
Quand on démarre seul et qu’on se retrouve rapidement à la tête d’une équipe de 32 personnes, a-t-on eu le temps de s’approprier les notions de management et de gestion du personnel ? Pas forcément, mais Nicolas Marchal le revendique : « Je n’ai fait aucune formation. Avec les années qui passent, on s’affûte de plus en plus. On se rend compte que le management, c’est surtout du bon sens et de la psychologie. Faire les pauses quotidiennes tous en même temps pour qu’on puisse discuter, passer dire bonjour à tout le monde le matin pour sonder l’ambiance générale sont des gestes qui comptent… Je reste très proche du terrain, ce qui favorise la communication, la cohésion, et limite le turn-over. » Autre atout de taille : une bonne directrice financière, sa femme Karine, en l’occurrence, intégrée depuis 2007 dans l’effectif de l’entreprise. « C’est un gros avantage d’avoir quelqu’un de confiance à ce poste et de ne pas naviguer au feeling. »
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