Un répit de 6 mois pour les chaudières au fioul
3,4 millions de logements sont encore chauffés au fioul. Polluantes et de plus en plus coûteuses pour les ménages, ces installations devaient disparaître au 1er janvier 2022 (interdiction d’en installer dans le neuf, impossibilité de reprendre une chaudière au fioul dans l’ancien).
C’est du moins la décision qu’avait prise le Gouvernement en 2020, suite à la convention citoyenne pour le climat.
Un report de 6 mois
Lors d’une audition devant l’Assemblée le 3 juin dernier, la ministre de la Transition écologique est quelque peu revenue sur cette obligation. Les chaudières au fioul bénéficient finalement d’un sursis de 6 mois, soit jusqu’au 1er juillet 2022.
Et le décret, qui devrait prochainement être soumis au Conseil d’État, concerna le neuf comme l’ancien…
Le texte prévoira aussi des "dérogations pour certains cas puisqu’il peut arriver qu’il y ait des difficultés, des impossibilités techniques ou des coûts excessifs" ainsi que la possibilité de réparer encore "les installations existantes", a souligné Barbara Pompili.
"Nous avons la volonté dans cette période d’y aller tranquillement. Nous voulons faire comprendre la nécessité d’évoluer. On a vu qu’il y avait un problème de compréhension (chez les Français). À partir de là, nous voulons que les choses puissent se passer correctement. Nous voulons prendre plus de temps pour expliquer", s’est justifiée la ministre par la suite sur France 2.
Les Français attachés au fioul
Les Français restent effectivement attachés à ce mode de chauffage. Selon une enquête menée en mars 2021 par Hellio et FioulReduc :
- 47% des usagés actuels du fioul veulent conserver leur chaudière ou l’adapter au biofioul ;
- 38% ne savent pas ce qu’ils feront quand l'interdiction sera effective ;
- 15% seulement sont prêts à changer d’énergie.
Au premier rang des inquiétudes de la majorité des répondants : la crainte de soucis financiers, le manque d'envie de changer leur installation, voire leurs habitudes de consommation.
Un horizon incertain
En zone rurale, où il est compliqué de se raccorder au gaz de ville et où le débit d’électricité est parfois limité pour envisager le passage à une pompe à chaleur, l’interdiction des installations au fioul ne paraît pour l'heure "pas applicable", a jugé Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement, dans une citation du Figaro.
La disparition complète des chaudières au fioul n’est donc pas encore pour "demain", même si l’argument financier pourrait convaincre les consommateurs : une pompe à chaleur ou au gaz, beaucoup moins polluante, est aussi deux à trois fois moins chère à l’usage.
Et l’installation de ces systèmes de chauffage plus respectueux de l’environnement est soumise à des aides gouvernementales…
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