Vandalisme antispéciste : les bouchers-charcutiers ripostent
Une vingtaine de boucheries-charcuteries détruites, plus de 200 dégradations (faux sang, affichettes…), sans compter les insultes, et même les menaces de mort. Voilà ce que subissent les artisans bouchers-charcutiers depuis mi-2018.
"Les dérives ont commencé après l’attentat du Super U de Trèbes, où un boucher a notamment été tué ; une militante de la cause animale avait réagi en disant que ce n’était pas grave car c’était un assassin, et elle n’a pas été sanctionnée", rappelle Jean-François Guihard, président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie et traiteurs (CNBCT)… Cela a ouvert la porte aux extrémistes et fanatiques antispécistes, etc., avec qui tout dialogue est impossible.
Ripostes réglementaires
Qu’à cela ne tienne. En juin 2018, à la suite d’une intervention de la CFBCT auprès du ministre de l’Intérieur, chaque président de Région a dorénavant, en cas de problème, un contact direct avec sa préfecture de Région. En octobre 2018, la CFBCT a de plus été auditionnée à l’Assemblée nationale quant à la création d’une commission d’enquête sur les activistes antispécistes violents et sur les
atteintes à la liberté alimentaire.
Enfin, début décembre, "nous avons rencontré Nicole Belloubet, ministre de la Justice, pour mettre fin à l’impunité de nos agresseurs ; nous avons besoin de sanctions exemplaires", ajoute Jean-François Guihard. Qui a plusieurs cordes à son arc.
Ripostes professionnelles
"Cette année, notre communication est axée sur la qualité, la proximité, la traçabilité de la viande", insiste Jean-François Guihard. Ainsi, mi-février, une campagne menée par l’Interprofession a mis en valeur la viande et l’équilibre alimentaire.
En avril, la profession se lancera dans une grande campagne de promotion autour du dépôt de son dossier visant à inscrire "l’Art de la boucherie française" au patrimoine culturel immatériel de
l’Unesco.
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Les bouchers-charcutiers ont bien compris que la communication sur leur savoir-faire est capitale. "Je
participe aux Journées Made in Viande, à l’opération 24 heures chez mon artisan boucher-charcutier, je fais venir des scolaires, nous allons dans les fermes…", énumère Stéphanie Manse, bouchère-charcutière à Bagnères-de-Bigorre (65). "Nous devons montrer comment nous
travaillons, comment nous perpétuons les traditions."
Pour preuve ? Elle a accueilli en stage une végétarienne écrivant un mémoire ; "elle nous a accompagnés pour acheter du bétail, elle est venue à l’abattoir… Elle a vu notre passion, notre respect des bêtes et des personnes. Elle mange maintenant de la viande."
www.boucherie-france.org
De l'amour à toutes les étapes
"Je travaille à 90 % en direct avec de petits producteurs-éleveurs, confie Christine Spiesser, bouchère à Strasbourg. Nous sommes très attentifs à toutes les étapes. L’abattage est un maillon primordial de la chaîne : dix ans d’élevage peuvent être fichus en l’air s’il ne se passe pas dans de bonnes conditions ! L’animal doit être accompagné par son éleveur. Il y a de l’amour à toutes les étapes, c’est une obligation. Quel plaisir ensuite de travailler cette viande ! Certes, cela a un coût. Je ne négocie pas les prix mais la qualité."
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