Zéro déchet : une propreté enracinée à la Petite Fabrique Hermitoise
"Pourquoi aller chercher loin ce qui est à côté ?" Tel est le credo de Geneviève Rippon, dont le producteur le plus lointain est situé à 60 km. "Je connais les gens avec qui je travaille, je sais comment ils fonctionnent…"
Ses savons, shampoings, dentifrices, crèmes de soin, déodorants, etc. sont vendus en direct (boutique de l’atelier, marchés…) et via des magasins de produits locaux et naturels alentour.
"J’ai de plus en plus de demandes pour faire des produits en marque blanche pour des professionnels."
Le concept de La Petite Fabrique Hermitoise séduit !
Autruches, chèvres, café…
Geneviève développe et sublime en effet l’idée d’enracinement. "Une asinerie me donne son lait et je fais des cosmétiques au lait d’ânesse." Pareil pour une chèvrerie, pour la réserve animalière d’Autrèche pour laquelle elle fabrique une ligne de cosmétiques à la graisse et à l’œuf d’autruche.
"Au départ, j’ai démarché des gîtes autour de chez moi en proposant des cosmétiques conçus à base de produits d’à côté (œufs, miel, ortie…) ou les leurs. Je travaille aussi le marc de café en surcyclage…"
Sa démarche l’amène à chercher les atouts et le traitement de nouvelles matières premières. "Une fois trouvé l’indice de saponification (quantité de soude caustique nécessaire pour saponifier telle ou telle graisse), il faut "tenter". Certains essais sont longtemps infructueux ; parmi ceux qui réussissent d’un point de vue chimique, il me faut parfois recommencer parce que l’odeur ou la couleur ne plaît pas au client." Pour Geneviève, cette empreinte carbone (très) limitée rime avec "zéro déchet".
Pas de déchet, mais des idées…
Geneviève propose beaucoup de produits solides. Pour les crèmes, la plupart des clients viennent avec des contenants qu’ils rechargent ; "si le contenant est sale, je propose un petit emballage en fibre végétale qu’ils peuvent ensuite composter".
Si le gouvernement s’est engagé sur la bonne voie ("Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire" du 10 février 2020, loi Agec), dans les détails, la loi n’est pas adaptée au "zéro emballage" pour les cosmétiques et produits d’entretien. "Par exemple, pour un produit cosmétique, l’acheteur doit avoir l’information de tous les ingrédients ; j’ai ainsi fait des petites fiches visibles et lisibles à photographier dans la boutique." Pas de problème pour Geneviève, que des solutions. Et surtout des convictions.
Des recettes uniques !
Toutes les recettes de Geneviève Rippon sont accréditées, c’est-à-dire validées par un docteur en pharmacie avant d’être mises sur le marché. "Je n’ai pas réellement besoin de protéger mes recettes, d’une part parce que l’accréditation m’appartient, le nom de la Petite Fabrique est marqué dessus, et d’autre part parce que j’ai l’obligation légale de fournir la liste intégrale de mes produits sur chacun d’eux lorsque je les vends." Mais celui qui voudra les copier devra y passer un certain temps…
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