Bâtiment

La Capeb soumet 15 mesures "prêtes à l’emploi" pour relancer les entreprises de rénovation en déclin

Le 11/05/2023
par Cécile Vicini
Le ralentissement de l’activité enregistré au premier trimestre 2023 persiste dans certaines entreprises du bâtiment. Pour freiner cette dynamique, la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment met sur la table des propositions, avec un objectif : que le gouvernement se les approprie.
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"Début avril, les carnets de commandes, qui conservaient jusqu’ici des niveaux élevés, sont en baisse et représentent désormais 87 jours de travail à venir, soit 9 jours de moins qu’au trimestre précédent et 16 jours de moins qu’il y a un an", détaille un communiqué de la Capeb publié ce 11 mai.

Toutes les activités du secteur du bâtiment sont concernées, mais "l'entretien-amélioration permet néanmoins de maintenir une progression positive ce trimestre (+ 0,5%) grâce au dynamisme enregistré par les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements (+ 2,0%)".

Des obstacles qui persistent

Selon l'organisation, ce ralentissement est désormais intégré par les entreprises du bâtiment qui l'anticipe au point d'être assez négatif sur l'évolution de leur activité.

En cause :

• Des coûts élevés (hausse du Smic, des coûts de l’énergie, des matières premières, des matériaux et des équipements) ;

• L’inflation qui impacte le pouvoir d’achat des ménages et, in fine, leurs projets de travaux ;

Quelles sont les propositions de la Capeb ?

Afin de soutenir les entreprises du bâtiment, spécifiquement dans la rénovation, la Capeb a soumis au gouvernement 15 mesures "prêtes à l'emploi", dont voici le détail.

1. Accélérer les travaux de simplification en cours dans le cadre du programme Oscar ;

2. Mettre en œuvre un référentiel unique pour les contrôles réalisés au titre du RGE, de MaPrimeRénov’ ou encore du dispositif CEE, en recentrant les contrôles uniquement sur la vérification de la qualité des travaux en lien avec la performance énergétique ;

3. Réactiver l’instance interministérielle de lutte contre la fraude ;

4. Limiter la sous-traitance à 1 rang pour les travaux de performance énergétique ;

5. Interdire à une entreprise non RGE de sous-traiter la totalité des travaux qu’elle réalise à des entreprises RGE ;

6. Mettre en place une certification pour les délégataires qui commercialisent des travaux, collectent des CEE et les revendent aux obligés, et qui sous-traitent et/ou concluent des partenariats avec des entreprises du bâtiment ;

7. Renforcer les contrôles préventifs des sociétés commerciales "opportunistes", non RGE, réalisant un grand nombre de chantiers, sans compétences techniques en interne ;

8. Exiger un référent RGE par tranche de 10 salariés ;

9. Mettre en œuvre un taux de contrôles RGE proportionnel au nombre de chantiers réalisés par une entreprise ;

10. Choisir les chantiers contrôlés, à partir d’un fichier unique recensant l’ensemble des chantiers de rénovations énergétiques (RGE, MaPrimeRénov’ et CEE) ;

11. Pérenniser la qualification chantier en mettant en place un "Consuel de la rénovation énergétique", financé pour partie par un programme CEE, à côté du dispositif RGE actuel. Ceci permettrait aux TPE compétentes d’accéder au marché aidé de la rénovation énergétique, avec deux ambitions : simplifier drastiquement les exigences administratives et crédibiliser la démarche en s’appuyant sur des contrôles chantier systématique ;

12. Faciliter la création de GME (Groupements momentanés d’entreprises) en mettant fin à la solidarité de fait entre entreprises ;

13. Revoir les dispositifs d’aides actuels pour intégrer l’inflation et inciter réellement les particuliers à s’engager, sur plusieurs années, dans un parcours de travaux pour viser, à terme, une rénovation énergétique globale ;

14. Financer par les CEE, pour les ménages les plus modestes, un audit énergétique afin de définir le parcours idéal de travaux pour aboutir à une rénovation globale ambitieuse ;

15. Mettre en place un prêt vert, distribué par l’ensemble des banques, pour financer le reste à charge des particuliers.

Jean-Christophe Repon, Président de la Capeb, qui vient d'être réélu à la tête de l'organisation pour un second mandat, a déclaré :

"Certaines de ces 15 propositions ne sont pas nouvelles, mais nous sommes convaincus qu’elles redonneront au secteur de l’artisanat du bâtiment le souffle nécessaire pour leur permettre de relever les défis sur lesquels elles sont attendues et continuer à représenter un secteur majeur de notre économie. Les mesures dont nous avons besoin sont là, le gouvernement n’a plus qu’à s’en saisir."

À noter que les prochaines Assises du Bâtiment, initiées par Bercy avec les représentants du secteur, doivent se tenir le mois prochain (juin).

À voir maintenant si ces propositions auront été entendues d’ici là...

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