Nomination de Michel Barnier : les réactions des acteurs de l'Artisanat
Ce jeudi 5 septembre, les acteurs de l'Artisanat n'ont pas tardé à réagir à la nomination de Michel Barnier au poste de chef du Gouvernement. Dans un communiqué, le président de CMA France, Joël Fourny, a félicité le nouveau Premier ministre et souligné l'urgence de redonner confiance aux entreprises artisanales. "Les artisans, qui représentent 2,4 millions d'entreprises en France, sont confrontés à des défis considérables", notamment la hausse des coûts des matières premières et une reprise économique hésitante...
L'institution représentative des Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA) souligne que l'instabilité économique persistante, combinée à l'inflation, nuit à la pérennité des entreprises artisanales : baisse des carnets de commandes, frilosité vis-à-vis du recrutement...
Pour CMA France, trois priorités doivent guider l’action du nouveau gouvernement : garantir des politiques publiques stables, améliorer le cadre législatif et réglementaire, et soutenir l’apprentissage.
"Nous comptons sur le prochain gouvernement pour maintenir ou créer les conditions de cette visibilité indispensable au dynamisme de l'économie artisanale."
Joël Fourny
Remettre les grands dossiers sur la table
L’Union des entreprises de proximité (U2P), par la voix de son président Michel Picon, a accueilli favorablement la nomination de Michel Barnier. Elle salue "le sens de l’intérêt général" de l'ancien Commissaire européen, illustré par son rôle de négociateur du Brexit, et espère que cette expérience l’aidera à gérer une majorité de coalition complexe à l’Assemblée nationale.
À l'instar de CMA France, l'U2P rappelle que l’incertitude politique freine les investissements, les recrutements et les décisions stratégiques des TPE et PME. L'organisation appelle à une concertation rapide avec le nouveau gouvernement sur plusieurs dossiers prioritaires, dont la simplification administrative, la réforme du financement de la protection sociale et la représentativité patronale.
"L’U2P demande à être reçue le plus rapidement possible par le nouveau Premier ministre (...) Nous souhaitons que l’U2P soit associée à l’élaboration des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale."
Michel Picon
La Capeb demande "un Grenelle du logement" pour relancer l’artisanat du bâtiment
La Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) a également salué la nomination de Michel Barnier tout en rappelant l’urgence des enjeux dans le secteur du logement. Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, appelle le nouveau Premier ministre à organiser "un Grenelle du logement", estimant que seule une combinaison efficace entre construction neuve et rénovation permettra de répondre aux besoins croissants du secteur.
La Capeb, qui avait déjà alerté en début d'année sur la chute de l’activité dans le secteur du bâtiment, notamment une baisse de 3 % sur l’année en cours. Elle souligne l’importance de maintenir les budgets dédiés à la rénovation énergétique et d’encourager les entreprises artisanales à jouer un rôle clé dans cette transition.
"M. Barnier a fait la preuve à maintes reprises de ses grandes qualités de négociateur... Nous comptons donc sur lui pour avancer sur ces sujets et pour prendre pleinement en compte la voix des TPE du bâtiment"
Jean-Christophe Repon
"Vigilance" du côté du Syndicat des Indépendants (SDI)
Le Syndicat des Indépendants (SDI) s’est montré plus prudent dans son appréciation de la nomination de Michel Barnier. Rappelant le contexte de déficit budgétaire aggravé, le secrétaire général du SDI, Marc Sanchez, estime que cette nomination appelle à la prudence en raison de l'incertitude autour de la politique économique et sociale qui sera menée.
"Du point de vue des indépendants et TPE, la nomination de Michel Barnier en qualité de chef du gouvernement impose la vigilance car elle ne dit rien à ce stade de la politique entrepreneuriale qui sera menée"
Marc Sanchez
Le SDI met en avant plusieurs inquiétudes majeures des dirigeants de TPE et micro-entreprises, telles que la possible hausse des prélèvements obligatoires et l’augmentation des salaires. Le syndicat rappelle notamment que 69% des projets d’investissement et 52% des projets de recrutement sont actuellement suspendus, dans l’attente de clarifications sur la politique gouvernementale.
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