Solution

Comment Les Couvreurs occitans ont vaincu la pénurie de main-d’œuvre

Le 10/10/2024
par Marine Anthony
En 2012, entre les toits et son bureau, Laurent Aubel passe de micro-entrepreneur à gérant d’un groupe de plusieurs sociétés (près de 70 collaborateurs aujourd’hui), Les Couvreurs occitans, à Toulouse (31). Pour embaucher illico, cet employeur, désormais communicant à plein temps, ne lésine ni sur l’originalité ni sur les primes : "3.000€, c’est cadeau…".
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L’entreprise se porte bien, affiche une belle croissance et un chiffre d’affaires de 8M€. Pourtant, comme ailleurs, elle a dû faire face au manque de main-d’œuvre et trouver les moyens d’embaucher très rapidement, au rythme de son développement.

Pas moins de 7 agences accompagnent les professionnels et les particuliers dans leurs différents travaux de toiture. Un récent projet de fabrication de gouttières d’aluminium venant compléter ses activités (couverture, zinguerie, charpente, isolation, installation de fenêtres de toit et de panneaux photovoltaïques), ravive les tensions de recrutement.

“À un mois de l’ouverture de la boîte, je n’avais pas de salariés”, explique Laurent Aubel.

Son appétence pour les réseaux sociaux aidant, il réalise une campagne inédite qu’il diffuse sur TikTok et Instagram : “Pour Noël, offre-toi un nouveau patron, je t’offre une prime de 3.000€”.

Le chef d’entreprise passe volontiers derrière la caméra et soigne sa marque employeur. Il gère le marketing et tient toujours à être très présent dans le processus de recrutement.

Résultats "post-publication"

Sur 17 candidatures obtenues, 10 personnes ont été reçues, 8 embauchées, 5 postes sont depuis pérennisés.

Le principe garant du succès de l’opération : payer la prime en deux fois (1.500€ à la fin de la période d’essai, 1.500€ au bout de la première année).

Les collaborateurs, pas contre un peu de renfort, approuvent et, de la même façon, récoltent 1.000€ s’ils trouvent un nouveau candidat.

“Le recrutement ne peut plus passer par la seule voie du compagnonnage. Grâce au reskilling (cf. encadré en bas de l'article), trois personnes non formées au métier ont été embauchées à 100% pour leur savoir être. La formation est plus longue, l’investissement conséquent mais c’est le meilleur capital de l’entreprise”, ajoute Laurent Aubel.

Mettre la main à la poche

“Pas de mystère, personne ne se déplace pour le Smic. Pour un profil compétent, il faut compter entre 1.800 et 2.500€ net, un camion, l’outillage, une tenue… Un coût alors que, dans le même temps, il faut proposer des prix raisonnables aux clients. Et comme nous vendons du temps, nous demandons à nos gars d’être productifs.” V

ous connaissez la chanson : pour plus de productivité, composez des équipes motivées. Les primes font partie de la mélodie. Mais pas que. La participation, la flexibilité, la cohésion, des sorties “kayak” (postées sur Youtube avec humour : “Les Couvreurs ne sont pas aussi étanches que nos toits”), etc. Avis clients consultés, il semblerait que l’effet du fameux cercle vertueux soit à son faîte.

Plus d’infos : www.couvreurs-occitans.fr

Miser sur le reskilling

Le reskilling permet de recruter des personnes qui ne possèdent pas forcément les aptitudes techniques nécessaires à un poste mais disposent en revanche de qualités telles que l’autonomie, la capacité d’adaptation, l’esprit critique, etc. Autrement appelées les soft skills (compétences douces). L’entreprise prend alors le pari de les former pendant plusieurs semaines en ciblant les compétences techniques (hard skills). Cette démarche donne l’occasion aux salariés d’accélérer une reconversion dans un cadre sécurisé. L’employeur, lui, fidélise de nouveaux salariés.

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