Honni soit le gaspillage
Le gaspillage alimentaire ? Christophe Girardet en fait une affaire personnelle dans sa vie professionnelle : "J’ai deux, trois astuces qui me permettent de reconditionner nos produits, comme la bière au pain faite à partir de chapelure… Quand j’ai de gros excédents – ce qui est assez rare car nos logiciels de caisse nous fournissent de bons indicateurs des productions à sortir selon les périodes – je me connecte à l’appli Proxidon*. Elle géolocalise toutes les associations autour de moi qui peuvent passer récupérer les invendus du jour". Ces préoccupations, le boulanger les intègre naturellement, humblement. À la tête de trois établissements Victor et Compagnie, marque qu’il a lancée en 2013, et avec un cumul de 400 à 700 clients par jour en moyenne, l’entrepreneur a mis en place une stratégie infaillible : la rotation des produits. "Les vitrines évoluent : viennoiseries le matin, sandwichs et snacking à midi… Et surtout, du pain chaud toute la journée ! Une vraie valeur ajoutée pour la clientèle et une façon de maîtriser, là encore, sa production."
Sens de l’éthique en quelques clics
Et parce qu’il faut "vivre avec son temps", Christophe Girardet a poussé la démarche plus loin en décembre dernier. "J’ai découvert l’appli To Good To Go lors d’un événement organisé par la CMA du Rhône. C’est vraiment très facile à gérer et à mettre en place ! Je propose sur l’appli deux paniers par jour (comprenant pain, salé et sucré) en moyenne à 10 ou 12 euros.
Je les vends 3 ou 4 euros. To Good To Go prend 1 euro par panier. En gros, je les vends à prix coûtant." Outre le fait que ces produits ne finiront pas dans ses poubelles, le vertueux boulanger y trouve bien d’autres avantages : "Faire plaisir à des gens qui ont peu de moyens, véhiculer des valeurs positives, et les commentaires sur l’appli nous permettent d’avoir un retour direct sur nos produits, sur ce qui plaît". Un échange de bons procédés qui, lui, ne mange pas de pain.
* Une initiative de la Banque alimentaire du Rhône.
Robin des champs : agir pour l'équitable local
En 2011, avec six agriculteurs et un meunier de la région, Christophe Girardet a lancé l’association "Les Robins des champs". Une démarche alors assez unique en France, qui cassait complètement les codes habituels. Le boulanger maîtrise depuis toute la filière de production, de la culture du blé à la fabrication d’une farine de tradition française qu’il utilise quotidiennement pour faire son pain. "On fait de l’équitable local car nous sommes tous rémunérés à la juste valeur du produit", revendique-t-il.
Facebook : Les Robins des Champs
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