Les centres-villes en marche
Fruit d’un "travail collégial" entre l’État, les collectivités territoriales et des partenaires financeurs très engagés (CDC, ANAH*, Action Logement), le Plan Action Cœur de Ville tisse doucement sa toile. Rattaché au ministère de la Cohésion des territoires, le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) assure son pilotage, son animation et son suivi. Il veille au déploiement homogène de ce plan dont les projets sont "sur mesure", et notamment le respect de cinq axes, qui en "assurent la transversalité", rappelle Jean Guiony, le coordinateur national du plan : l’habitat, le commerce, la valorisation des paysages et patrimoines, la mobilité et les connexions, et l’accès aux services publics.
Généralistes, ces objectifs demandent à être affinés au cas par cas par les 222 villes du plan, "chacune ayant des priorités et un rythme différent". Le CGET veille également à ce que "les outils méthodologiques soient bien compris", en "simplifiant les modalités pour les élus et parties prenantes".
"Un pacte d’associés"
Une quarantaine de conventions quinquennales ont d’ores et déjà été signées [ndlr : début août] et "quasi 100 %" des conventions devraient l’être rapidement. Dans le cadre de ces accords, 518 "actions matures" (ayant fait l’objet de consensus) ont été identifiées. Néanmoins, précise Jean Guiony, "toutes ne feront pas forcément l’objet de financement". Ce dernier doit être accordé par les partenaires financeurs (État, Anah, CDC et Action logement ont mis à disposition 5 milliards d’euros), qui déclenchent un cofinancement au cas par cas.
Documenter pour avancer
Autre ambition : bâtir un centre de ressources, pour favoriser "l’interactivité et la transversalité" des projets. Inauguré début 2017 pour centraliser les initiatives déjà existantes, le portail Web Cœur de Ville va évoluer cet automne pour devenir "un véritable forum, une communauté de métiers", synthétise Jean Guiony.
Le site se basera sur trois piliers : une plateforme Web, une newsletter et des groupes de travail nationaux portant sur les cinq axes du plan. Organisés sous forme de think tank**, ces derniers "réuniront la sphère publique locale, les entreprises et partenaires, pour échanger bonnes pratiques et recommandations". De quoi débroussailler certains sujets capitaux… Tels que le déploiement de la fibre ou encore le Wi-Fi public, "étape zéro du développement numérique dans les centres-villes, qui requiert une importante réflexion sur l’infrastructure", illustre Jean Guiony.
* CDC : Caisse des dépôts. - Anah : Agence nationale de l’habitat.
** Groupe de réflexion.
Les CMA, conseillères de proximité
Acteur des territoires, le réseau des CMA attend du Plan Action Cœur de Ville qu’il :
- assure la multifonctionnalité des centres-villes (logements et services) ;
- garantisse la diversité économique des centres-villes ;
- expérimente d’autres formes d’organisation de l’économie et des dispositifs dérogatoires ;
- associe les CMA à la gouvernance nationale, régionale et locale.
"Nos enjeux sont convergents, et les offres de service des CMA pourraient très bien s’intégrer à Action Cœur de Ville", note Jean Guiony. Reste encore à trouver des "passerelles", des "articulations plus actives, pour concrétiser les bonnes volontés".
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