Artisans, ils vendent (ou ont vendu) sur Amazon
La façon d’acheter est en train de changer
Valéry Klein, L'Artisan du Cristal (7 personnes - Lancement en 1982)
Sur Amazon depuis plus de deux ans
« C’est Handmade qui nous a fait penser que nous avions notre place sur Amazon », confie Valéry Klein, ex-Compagnon attaché aux règles de l’art, installé à Vallauris (Alpes-Maritimes). « Amazon est un bon levier pour se lancer dans le e-commerce, car c’est un réflexe pour beaucoup. Les gens ne se déplacent plus, la façon d’acheter est en train de changer. » Pour doper ses chances, l’artisan a participé quatre fois à des « Amazon Academy », sessions de formations gratuites organisées par le groupe (en France). « Depuis le début de l’année, nous vendons outre-Atlantique. Malgré des frais de port plus chers, ça part en flèche ! » L’Artisan du cristal a dépassé les 35 % de son chiffre d‘affaires (CA) réalisés via le e-commerce (environ 20 % sur Amazon, 10 % sur son site) ; il vise les 50 % en 2020. www.artisanducristal.com
Intégrer ce fonctionnement au nôtre
Laëtitia Straforelli, Savonnerie du Nebbiù (2 personnes - Lancement en 2006)
Sur Amazon depuis quelques mois
Les savons de Laëtitia sont entièrement faits en Corse, avec des produits locaux. Elle travaille avec une centaine de boutiques et hôtels sur l’île (et une trentaine sur le continent), avec une clientèle surtout saisonnière (70 % de son CA). La vente directe à la savonnerie représente 20 % du CA et le reste est réalisé via son site Internet. « On se marche sur les pieds dans les boutiques, il nous fallait sortir de Corse », évoque Laëtitia, qui vend ainsi certains savons sur Amazon. « Nous y faisons une vente tous les deux jours, pour de petits montants ; nous avons pu intégrer ce fonctionnement au nôtre : nous recevons une notification, comme pour notre site, et je la traite tout de suite ». Le paiement du client, en revanche, n’est débloqué « qu’environ trois semaines après la commande ». www.savoncorse.com
Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier !
Valérie Von Allmen-Schmidt, Odacassie (Seule - Lancement en 2015)
Sur Amazon depuis presque trois ans
« Je ne fais plus de dépôt-vente car je vends beaucoup en ligne et ne peux pas tout gérer », pose Valérie von Allmen-Schmidt, qui a son propre site de vente et vend aussi sur Etsy et Amazon. Son CA se répartit plus ou moins à égalité entre son site et Amazon. « Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier !
Je vendais très bien sur A Little Market, qui a fermé du jour au lendemain. » La bijoutière travaille beaucoup le référencement de son propre site, qu’elle met en avant sur Facebook et Instagram, et apprécie « vendre très bien sur Amazon, sans rien faire ». De plus, Amazon fait venir à elle une autre cible. « En période de fêtes, deux tiers de mes clients sont des hommes, qui auraient de toute façon commandé sur Amazon. Je personnalise et mets un petit mot manuscrit dans la commande…
À nous de montrer que nous ne sommes pas Amazon. » www.odacassie.com
Une gestion peu viable sur de petits volumes
Emmanuel Maussion, Atelier 1053 (3 personnes - Lancement en 2016)
A quitté Amazon il y a un an
« On y a cru, mais Amazon n’a pas généré les ventes voulues », explique Emmanuel Maussion, ébéniste-menuisier-agenceur, à Mésanger (Loire-Atlantique). L’entreprise se servait d’Amazon pour vendre son savoir-faire en matière d’objets cintrés ; aujourd’hui, son site et la plateforme Etsy ont pris le relais et sont plus des « moyens de communication et de valorisation du métier ». Car l’activité principale de l’entreprise, c’est l’agencement intérieur (99 % de son CA). « Amazon, ce fut beaucoup de temps et d’énergie (photos, répondre aux questions…). Une gestion peu viable sur de petits volumes ; ce n’est pas notre cœur de métier, et on s’est sentis assez seuls. » Fort du temps gagné, Emmanuel a développé un matériau original et innovant pour fabriquer tables et portes… www.atelier1053.com
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