Jacqueline Gourault

Révéler le potentiel de nos territoires

Le 27/01/2020
par CM d'Alsace
Nommée ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales en octobre 2018, Jacqueline Gourault s’est fortement engagée depuis dans la création d’une Collectivité européenne d’Alsace, qui verra le jour en 2021. Explications.
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Le Monde des Artisans · La création de la Collectivité européenne d’Alsace a été l’un de vos premiers chantiers. En quoi est-ce un projet original, à la fois « europhile », fédérateur,
et adapté aux spécificités du territoire ?

Le gouvernement a entendu et compris le « désir d’Alsace » exprimé par les habitants du territoire et leurs élus, qui souhaitaient incarner depuis longtemps leur spécificité dans une institution nouvelle, cinq ans après l’échec du référendum alsacien. Pour accompagner cette traduction institutionnelle, j’ai porté un projet de loi qui permettra la création, au 1er janvier 2021, de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), qui vient donner corps à cette volonté locale. Berceau de la construction européenne, l’Alsace est un territoire ouvert et attractif, trait d’union entre la France et l’Allemagne. Avec les élus locaux, nous avons ainsi imaginé une CEA novatrice et pionnière sur le plan transfrontalier et européen, qui ait les moyens d’agir concrètement pour répondre aux défis de ses concitoyens et de ses territoires. Sur le fondement d’un accord signé en octobre 2018 avec la Région et les deux Départements concernés, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin seront regroupés en un département et bénéficieront de compétences particulières en matière de coopération transfrontalière, de bilinguisme, de tourisme et de transport. Nous préfigurons ainsi l’application du principe de différenciation, qui vise à concilier l’unité de la République et l’attention aux spécificités de chaque territoire. Cette loi relative à la Collectivité européenne d’Alsace est riche d’enseignements : l’avis du Conseil d’État nous a en effet confortés sur la possibilité de pratiquer de la différenciation à droit constitutionnel constant lorsque la spécificité de la situation est prouvée.

LMA · Quels bénéfices ce statut particulier peut-il apporter à terme aux artisans alsaciens ?

L’Alsace est marquée par un fort dynamisme : la main-d’œuvre y est qualifiée et les échanges avec les régions voisines de l’Allemagne et de la Suisse soutenus. Les compétences supplémentaires dont elle bénéficiera en matière de coopération transfrontalière, de bilinguisme, de tourisme et de transport, viendront précisément renforcer encore davantage son développement économique.

LMA · Vous étiez aux côtés de Bernard Stalter lors du salon des Maires*, preuve du soutien
du gouvernement au réseau des CMA, proche du terrain. Quel rôle attendez-vous qu’elles jouent dans les territoires ? Auprès des collectivités locales ?

Nous avons tous en mémoire la justesse du slogan « l’artisanat, première entreprise de France ». Chaque citoyen en a conscience : le tissu artisanal génère de la vie au cœur de tous nos territoires. Les Chambres de Métiers et de l’Artisanat se sont spontanément investies aux côtés de l’État, de ses opérateurs et d’autres partenaires dans le programme d’appui « Petites villes de demain » que nous sommes en train de concevoir. Le gouvernement et les CMA partagent une ambition commune, celle de révéler le potentiel de nos territoires, dans leur diversité et le respect de leur identité, pour donner envie à de nouveaux habitants de venir y vivre et d’y recréer de l’activité. Leur engagement partenarial nous est précieux et permet en outre aux collectivités locales de définir et mettre en œuvre leurs projets locaux.

* En novembre dernier, notamment pour remettre les prix aux lauréatsdu concours « Ma ville, mon artisan »

 

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