"Ce moment difficile à passer est peut-être une opportunité pour l’avenir"
En 2016, 82 % des entreprises de la sous-traitance industrielle étaient des TPE artisanales, selon l'Insee. "Nos métiers regroupent une dizaine de secteurs, de l’ennoblissement textile aux pièces en caoutchouc et plastique, en passant par l’industrie électronique et la chaudronnerie. Il arrive que des entreprises cumulent plusieurs activités, la métallurgie et la plasturgie par exemple, pour répondre de manière globale aux besoins des donneurs d’ordres", souligne Joël Fourny, président de la Fnapem (Fédération nationale des artisans et des petites entreprises de la métallurgie et de la mécatronique) et de la CMA Pays de la Loire.
Après une période compliquée en matière de commandes entre les années 2008 et 2012, la croissance a repris pour arriver à une stabilisation, voire une intensification dans certains secteurs. Le chiffre d’affaires des entreprises artisanales de moins de 20 salariés est passé de - 4 % en 2013 à + 4 % en 2018.
"Maîtriser l’usinage d’une pièce de manière traditionnelle permet, dans un second temps, d’appréhender les différentes phases d’usinage sur un centre à commande numérique."
Joël Fourny, Président de la Fnapem et de la CMA Pays de la Loire
Valoriser les métiers de la sous-traitance industrielle
Confrontées à la problématique récurrente du recrutement, les entreprises peinent à trouver des jeunes capables d’intégrer leurs équipes, notamment pour remplacer les salariés sur le chemin de la retraite. "Le phénomène est accentué dans les métiers du travail des métaux, à tel point que le manque de main-d’œuvre ralentit parfois l’activité. Globalement, même si c’est plus ténu dans la plasturgie, les entreprises pâtissent d’une image négative. Les métiers sont considérés comme relativement pénibles et salissants alors qu’ils s’appuient désormais sur des technologies nouvelles avec des machines de fabrication, des centres d’usinage à haute technologie."
Pour valoriser leurs métiers directement auprès des jeunes et de leurs familles, les syndicats professionnels mettent en place différents dispositifs sur les territoires : portes ouvertes, forums, rencontres dans les collèges, films d’entreprise… Une communication dynamique pour montrer le vrai visage de ces secteurs d’avenir, qui prônent l’approche à la fois traditionnelle et innovante de l’enseignement, dans lequel l’alternance a toute sa place.
"Garder un espoir de continuité et de repositionnement"
Comme dans toutes les activités, l’impact de la crise sanitaire et économique du Covid-19 a été réel dans le secteur de la sous-traitance industrielle. "Les petites structures ont particulièrement souffert au tout début du confinement. Elles ont heureusement vite redémarré en adoptant les mesures barrière nécessaires et se sont organisées pour continuer, avec un effectif réduit, à honorer leurs commandes, explique Joël Fourny. Pour autant, même si l’activité est restée quelque peu soutenue depuis mars, nous avons des inquiétudes pour la période à venir. Tout dépendra de la capacité des acteurs français de l’aéronautique et de l’automobile, très touchés, à pouvoir repartir et des conditions de ce redémarrage."
Les entreprises de la sous-traitance industrielle attendent des messages forts, un positionnement clair du Gouvernement quant à l’accompagnement des donneurs d’ordres de l’industrie nationale et une prise en considération de la filière dans sa globalité. "Cette crise est peut-être aussi l’occasion de redéfinir les obligations et notamment le sens du made in France. Une notion à laquelle sont particulièrement sensibles les consommateurs d’aujourd’hui. Ce moment difficile à passer est peut-être une opportunité pour l’avenir. J’ai envie de positiver pour permettre aux entreprises de garder un espoir de continuité et de repositionnement."
Retrouvez ici les fiches conseils éditées par le ministère du Travail pour mettre en œuvre les mesures de protection contre le Covid-19 sur les lieux de travail :
Ouvriers de production
Personnels de bureau rattachés à la production
Bureaux de contrôle, de vérification, de diagnostic
Les 3 chiffres clés du secteur
- 29 000 entreprises artisanales de sous-traitance industrielle en France (Insee, dénombrement au 1er janvier 2016).
- 97 000 salariés sont employés au sein des entreprises des dix secteurs (Acoss-Urssaf, salariés au 31 décembre 2016).
- 14,4 milliards d’euros de CA réalisés par les entreprises des activités de sous-traitance industrielle (Insee-Esane 2014).
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