Artisans et youtubeurs
La pâtissière : Les Secrets de Muriel
38,4 k abonnés – 1,2 M de vues
Son crédo ? Recettes et techniques de pro à destination de tous : Muriel Aublet-Cuvelier nous fait voguer entre classiques de la pâtisserie et réalisations professionnelles « perlées »… Si bien que nombre d’apprentis – des plus jeunes aux adultes en reconversion – se plaisent à calquer ses gestes.
Ses abonnés ? Pros et amateurs mêlés.
Le retour sur investissement ? Monétisée dans une moindre mesure (« un peu d’argent de poche », dixit Muriel), la chaîne sert de « carte de visite interactive » à la pâtissière. Un gain de notoriété, mais également « une source inépuisable d'épanouissement », qui permet à Muriel de partager sa passion et d’interagir avec les internautes pour mieux cerner leurs besoins.
Ce qui cartonne ? Les recettes classiques, décortiquées pas à pas en format court (moins de 10 minutes).
Le peintre : Docteur Peinture
75.4 K abonnés, 13,4 M de vues
Son crédo ? Chaque jeudi, Docteur Peinture dispense ses bons conseils à un public débutant ou intermédiaire. La chaîne est doublée d’un site de vente d’outillage de peinture et de livres, que gère l’artisan à mi-temps. Pas de place à l’improvisation : scénario, tournage et montage sont millimétrés.
Ses abonnés ? À 95 % des particuliers, mais aussi des artisans peintres soucieux de peaufiner leur technique ou de connaître l’avis d’un confrère.
Le retour sur investissement ? Google rémunère une partie des affichages publicitaires, mais la chaîne est surtout vectrice de notoriété pour Docteur Peinture (et donc pour la marque). L’artisan ne regrette pas le temps passé sur ses vidéos : « être payé à faire ce que l'on aime, c'est le plus beau métier du monde ».
Ce qui cartonne ? Les tutoriels en formats courts (10 minutes ou moins).
Le luthier en guitare : Rémige Lutherie
21.4 K abonnés, 1,3 M de vues
Son crédo ? Dans son atelier d’Olargues (34), Charles-Antoine partage la conception de modèles uniques, parle machinerie et outillage. Il dévoile les coulisses de la lutherie, avec dextérité et légèreté. L’artisan monte et habille lui-même ses vidéos.
Ses abonnés ? Pros et amateurs, dont un lot d’internautes « qui apprécient le côté relaxant des vidéos ». « La création de A à Z d'un instrument ou d'une machine à un côté fascinant », admet Charles-Antoine, qui captive autant les luthiers confirmés que les simples curieux. Quant « aux puristes et aux trolls, ils sont vites éliminés », prévient-il !
Le retour sur investissement ? La chaîne rapporte peu financièrement, mais elle constitue une excellente vitrine pour l’entreprise.
Ce qui cartonne ? Les vidéos longues (20 minutes à 1h) détaillées et agrémentées de commentaires clairs, mais aussi les bancs d’essai de matériel.
La toiletteuse : Nath DiBella
33,3 K abonnés, 589 K vues
Son crédo ? Partager sa passion du toilettage animalier à travers des tutoriels, des directs et des focus sur des techniques spécifiques aux différentes races canines et félines. Nathalie Di Bella forme également au sein de son salon de La Valette-du-Var (83).
Ses abonnés ? Apprentis, professionnels et particuliers.
Le retour sur investissement ? La chaîne améliore la visibilité de l’artisane, qui gagne en notoriété grâce à des vidéos reflétant son savoir-faire et sa fibre pédagogique.
Ce qui cartonne ? Les vidéos de toilettage complet (40 minutes à 1h), sinon les tutoriels d’une vingtaine de minutes spécifiques à une problématique.
Le boucher : Fifi le Cévenol
47,9 K abonnés - 7,3 M de vues
Son crédo ? Enthousiasme galvanisant, techniques professionnelles de boucherie charcuterie, anecdotes : la recette d’une chaîne YouTube qui attire presque 48.000 abonnés. Basé à Génolhac (30), Philippe Perrier, alias Fifi le Cévenol, redouble de bonne humeur et de pédagogie pour transmettre les gestes du métier.
Ses abonnés ? Nombre d’apprentis et de professionnels en quête de conseils, mais aussi des gastronomes et des particuliers souhaitant se familiariser avec les techniques bouchères.
Le retour sur investissement ? De l’attractivité pour l’entreprise, mais aussi pour le métier : l’artisan s’est imposé comme un réel ambassadeur de la boucherie-charcuterie.
Ce qui cartonne ? Les tutoriels, notamment les recettes de charcuterie.
Faut-il craindre de professionnaliser les particuliers ?
- « À l'époque, les pâtissiers cachaient leurs recettes. Je trouve cela absurde, car le métier est synonyme de partage. Cependant, il y a une chose que je ne peux pas partager : c'est ma sensibilité. Elle m'appartient et je l'utilise dans mes créations. » Les Secrets de Muriel
- « Un créatif qui a une envie cherchera et trouvera l'information ; si ce n'est pas sur ma chaîne, ce sera ailleurs. Je préfère créer une ambiance de partage plutôt que de me renfermer sur moi-même. De toute façon, beaucoup de guitaristes ne cherchent pas à faire par eux-mêmes : ce sont là mes clients, qui connaissent la qualité de mon travail. » Rémige Lutherie
Quels conseils donner à un artisan qui souhaite se lancer sur YouTube ?
- « Être lui-même ! Être authentique et sincère, ne pas jouer un rôle, ne pas chercher les abonnés et les vues à tout prix. Mieux vaut une progression lente et constante, qu'une dégringolade après un coup de pouce d'un gros youtubeur. Le son et l’image doivent être de bonne qualité. Il faut aussi maintenir une ambiance positive dans les commentaires, surtout ne pas nourrir les trolls et virer les mauvais esprits. » Rémige Lutherie
- « De réfléchir ! Quand il y a du travail pour quinze artisans peintres dans une ville de 30.000 habitants, il n'y en n'a pas forcément pour trente ! Youtube c'est pareil, à condition de générer un contenu original, autrement c’est peine perdue. » Docteur Peinture
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