24 recommandations pour sauvegarder les compétences
Présidée par la sénatrice du Rhône Élisabeth Lamure, la délégation aux entreprises du Sénat a présenté le 18 juin dernier son rapport intitulé "Des compétences de toute urgence pour l’emploi et les entreprises". Les rapporteurs Michel Canévet (Finistère) et Guy-Dominique Kennel (Bas-Rhin) y livrent quelques pistes pour adapter les outils de formation et refonder l'orientation.
La crise sanitaire ayant bousculé les perspectives d'emploi, les sénateurs appellent plus que jamais les pouvoirs publics à anticiper les besoins économiques et sectoriels de demain. Le rapport se concentre ainsi sur l'orientation des jeunes et des demandeurs d'emploi, la valorisation et le financement des filières d'apprentissage et la transmission des compétences, véritables piliers de relance.
À l'arrivée, le rapport égrène vingt-quatre recommandations très précises pour redonner aux filières professionnalisantes leurs lettres de noblesse.
Réconcilier Éducation nationale et marché du travail
Premier constat des sénateurs, le "cloisonnement entre le monde de l’Éducation nationale et le monde de l’entreprise". Le rapport souligne l'insuffisance des dispositifs existants, du moins leur application plus qu'approximative. Ainsi, en 2019, moins de 4.300 personnels de l’Éducation nationale ont fait un passage d’un à trois jours en entreprise... Les sénateurs plaident par conséquent pour des immersions en entreprise obligatoires. Organisées par les Régions, elles concerneraient tous les prescripteurs d’orientation de l’Éducation nationale, lors de la formation initiale et au cours de la carrière.
Plusieurs propositions font référence aux diplômes. Emblématique du contexte, la recommandation n°5 propose notamment de faciliter "la contextualisation des diplômes nationaux". L'idée serait ainsi de créer des spécialisations adaptées aux spécificités territoriales et aux métiers qui recrutent. Et donc de rapprocher l'offre et la demande locales.
L'apprentissage en ligne de mire
Quatre recommandations évoquent les filières d'apprentissage en elles-mêmes. La recommandation n°7 appelle à prévenir les ruptures de parcours, en mettant en place un dispositif de reprise des contrats de travail rompus à l’initiative des entreprises en période de crise sanitaire (dès mars 2020, jusqu'en mars 2021).
Pour mieux faire découvrir les métiers, les sénateurs proposent l'instauration d’une journée de découverte des métiers à effectuer lors du choix d’une filière en apprentissage (recommandation n°8). Ils suggèrent aussi de systématiser les mises en situation en milieu professionnel, ou les formations d’adaptation préalable organisées par Pôle emploi (n°9).
Pour soutenir les apprentis fragilisés par la crise, les sénateurs appellent en outre à garantir à tous les apprentis une aide à la restauration et à l’hébergement (n°10).
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