CMA France : « Les crises s’enchaînent, mais l’artisanat est un secteur qui sait s’adapter »
« Les crises s’enchaînent, mais l’artisanat est un secteur qui sait s’adapter aux mutations et prendre les mesures efficaces pour préserver l’activité. Quel que soit le contexte qui bouscule leur quotidien, les artisans sont agiles. S’ils restent confiants pour l’avenir, il faut maintenir cet état d’esprit. Le réseau des CMA est mobilisé pour les soutenir et les accompagner » rappelle Joël Fourny, président de CMA France.
Des artisans combatifs
L’étude QUALITEST, qui a été menée en juillet-août 2022 auprès de 2.000 artisans, met en avant que les artisans se concentrent sur leur activité pour pérenniser leur entreprise et affronter les principales difficultés actuelles, comme la hausse des prix du carburant, la reprise de l’inflation, ou encore les difficultés d’approvisionnement des matières premières.
Autre aspect intéressant de l’étude, la capacité d’adaptation des chefs d’entreprise artisanales : sur les six derniers mois, près de 23% des interrogés ont modifié ou développé la façon dont ils gèrent leur structure.
Ceux qui ont fait le choix de la faire évoluer ont investi, notamment dans la transition écologique. Ils ont également été volontaires pour se former dans les secteurs des services et de la fabrication.
Le manque de main d’œuvre atteint un niveau critique
L’artisanat est la plus grande entreprise de France : avec ses 1,83 million d’entreprises et sa part de 12% dans le PIB français, reste en tension. Le manque de main d’œuvre est non seulement toujours d’actualité, mais il atteint un niveau critique.
Face à ces carences, un quart des entreprises artisanales se dit prêtes à recruter, ce qui représente près de 500.000 emplois.
Dans ce contexte, les CMA ont plus que jamais un rôle à jouer : celui d’accompagner les artisans sur tous les territoires, afin de les aider à piloter leur activité et de venir en soutien à la gestion de leur entreprise.
Stabiliser, sécuriser, former
54,1 % des artisans prévoient une stabilisation de leur activité, contre 47,5 % en 2021. Une volonté qui se traduit par une prudence affirmée.
Rester stable dans une conjoncture fluctuante et dégradée est le mot d’ordre de cette rentrée pour les artisans.
Former est également un des grands chantiers de la rentrée : un tiers des chefs d’entreprise expriment des besoins en formation, notamment dans le domaine du numérique, de la gestion d’entreprise, de la compréhension des règlementations et dans la sécurisation de leur activité.
« Nous sommes véritablement sur une tendance de fond. Les chefs d’entreprise artisanale ont compris que pour faire évoluer leur entreprise, il fallait s’adapter en se formant régulièrement. C’est le rôle des CMA que de les accompagner et d’être au plus près de leurs besoins pour passer des caps et appréhender l’avenir. », indique Julien Gondard, directeur général de CMA France.
Valoriser l’apprentissage en investissement pour l’avenir
La réforme de la formation professionnelle qui a été opérée en 2018 a donné lieu à un essor colossal de l’apprentissage. Plus qu’un enseignement, il a été porteur de développement pour le tissu entrepreneurial français, et constitue un véritable rempart contre le chômage et contre le manque de main-d’oeuvre qualifiée.
« Il faut sortir d’une logique purement budgétaire, pour regarder ce que l’apprentissage produit comme effet positif en matière d’insertion dans l’emploi. Notre pays doit absolument continuer à accompagner fortement la formation par apprentissage. C’est un impératif pour répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée de nos entreprises artisanales dans un contexte de forte tension pour de nombreux secteurs et métiers. », selon Joël Fourny, président de CMA France.
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