L’artisanat breton sensibilise aux questions écologiques
Mais alors, pourquoi le Salon de l’agriculture ? "Depuis l’année de création de notre entreprise, en 2019, c’est notre première participation. On y a toute notre place dans la mesure où le coton-tige est dans le top 10 des déchets marins, ce qui impacte l’agriculture, et c’est précisément pour cette raison que nous avons été sélectionnés par le comité."
L’alternative au coton-tige
Comme son nom l’indique, cet accessoire permet de nettoyer les oreilles, et est présenté comme une alternative au coton-tige.
Loin d’être contemporain, on en a retrouvé des traces dans les tombes des Égyptiens, ce qui laisse penser qu’il devait avoir une utilité très importante.
Dans l’histoire féodale, au Moyen Âge, on comptait trois accessoires d’hygiène :
- Un cure-dent
- Un cure-ongle
- Un cure-oreille
"À cette époque, le cure-oreille portait le nom Escurette : c’est le nom que nous avons choisi pour notre fabrication".
"Pour nous, le déclic a été la loi antiplastique sur la biodiversité qui met fin au coton-tige. Les Français sont encore nombreux à les utiliser, et pourtant, on sait bien que ce n’est pas bon pour le conduit auditif."
"Le modèle que l’on refabrique, c’est le modèle de vos parents, de vos grands-parents : nous n’avons rien inventé. Il existe depuis une centaine d’années, on le trouve en pharmacie, avec un manche en plastique, et ils sont fabriqués au bout du monde. Avec notre entreprise, le bout du monde, c’est la Bretagne (sourires)."
Un cure-oreille qui mêle technicité et tradition
Nous avons fait une rencontre avec Jérémy Larcher, qui est tourneur d’art à proximité de Brocéliande, et qui ajuste les manches et les capuchons en bois de Charmes.
La partie qui va dans l’oreille est un fil en inox médical (matériau à usage principalement médical) : l’avantage est qu’il se nettoie facilement, il se désinfecte, et surtout, il permet d’être réutilisé.
Une communication bien rôdée
Cela fait 4 ans que le cure-oreille est commercialisé, et le succès est de plus en plus important, résultat d’une stratégie payante : aller à la rencontre du grand public au travers de salons (comme le salon de l’Agriculture) pour le présenter comme une alternative d'hygiène oculaire écoresponsable.
Les gérants poussent aussi les portes des boutiques à sensibilité écologique (magasins bio, des pharmacies qui sont sensibles aux questions environnementales).
"Aujourd’hui, nous vendons les cure-oreille en ligne, mais nous mettons surtout en avant les points de vente (plus de 1.300) qui les référencent, car nous sommes sensibles aux échanges directs. Dans les lieux physiques, les clients bénéficient de conseil, de recommandation, ce qui est un véritable atout pour les rééduquer sur cet usage."
"Grâce à notre notoriété qui se développe, nous sommes présents en France, mais aussi en Belgique et au Luxembourg."
Une initiative déjà récompensée
L’entreprise familiale est adhérente à la Chambre de métiers et de l'artisanat de Bretagne et a déjà reçu des distinctions notables :
• Le Prix "Entreprise Responsable" dans le cadre du concours départemental "Stars & Métiers" en Île-et-Vilaine ;
• En mai 2022, Escurette a participé au concours Lépine à la Foire de Paris, pas pour l’invention, mais pour l’innovation.
"Nous avons été jugés par des médecins, plus précisément par des ORL, et nous avons reçu une médaille pour la fabrication zéro plastique et pour apporter une solution en remplacement du coton-tige."
"Cette médaille nous a donné beaucoup de fierté, et a ouvert la voie à une plus grande communication."
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