L’atelier Benoît, fervent défenseur du made in Aveyron au Salon de l’agriculture
Benoit Mijoule fait "du Laguiole traditionnel", mais également preuve d’innovation avec sa gamme baptisée "Tribal". Elle regroupe une série de couteaux fabriqués sur la base de la technicité traditionnelle en suivant des lignes plus modernes.
Même ressort, même lame. La variante ? Une forme plus actuelle. D’ailleurs, cette gamme a permis à l'entreprise de gagner un prix de la création contemporaine décerné par l’Institut national des métiers d’art (Inma).
Alors, que font des couteaux Laguiole au Salon de l’agriculture ? "Je suis venu suite à la diffusion d’un reportage TV sur le SIA. Il montrait qu’il n’y avait que des fabricants chinois ou pakistanais pour représenter le couteau Laguiole. Je me suis porté volontaire pour monter au créneau et montrer qu’au Salon de l’agriculture, il y a de vrais Laguiole fabriqués à Laguiole."
Par sa présence, l’artisan d’art contribue à valoriser le savoir-faire français et à faire preuve de pédagogie auprès des visiteurs qui prennent le temps de s’arrêter à son stand.
"Les néophytes ne se rendent pas compte de la valeur d’un couteau fait à la main, du travail qu’il faut fournir, et des tarifs d’une telle pièce. Il faut les informer pour qu’ils portent à leur tour les valeurs de ce produit."
Les premières années, les ventes permettaient tout juste de payer le prix du stand mais, maintenant, l’entreprise réalise des bénéfices.
"On s’est même fait une clientèle, principalement des collectionneurs, mais aussi des habitués du salon qui ont des cadeaux à faire."
Maître artisan et Maître artisan en métiers d’art
La transmission est un thème cher au coutelier : formé par son propre père dans l’entreprise familiale, il a à son tour formé plus de 20 apprentis depuis le lancement de sa coutellerie.
La dynamique semble bien enclenchée puisqu’il envisage d’enseigner en CFA l’année prochaine. Une opportunité qu'il doit à la relance de la filiale sur le bourg de Laguiole générée par l’obtention récente de l’IG (indication géographique).
Un sujet sensible
"Cette IG ne nous convient pas, car elle regroupe un bassin de production sur 5 départements. Nous militons pour que cette IG soit aveyronnaise et limitée à 20 kilomètres autour de Laguiole."
Elle n’a apporté aucun bénéfice à l’artisan, ni même impact sur les ventes réalisées.
Un ressenti d’autant plus grand chez Benoit Mijoule qui, outre son activité artisanale, est aussi trésorier du syndicat des couteliers aveyronnais.
Son regret : le manque d’actions défensives sur les nouvelles marques déposées qui ne respectent pas l’IG.
>> Pour découvrir la sélection de produits présentés au Salon de l’agriculture, c’est par ici.
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire