Le BIM, un chantier à défricher
LMA : Le BIM vous était-il étranger avant de travailler avec ?
Loïc Vazquez : Non, j’en avais entendu parler il y a quatre ans. Le BIM devait apparaître dans les bureaux d’études des architectes pour uniformiser le travail de l’ensemble des corps de métiers intervenant sur un chantier. Peu y croyaient. Peu y croient encore aujourd’hui. Le BIM mériterait d’être davantage médiatisé, parce que c’est quelque chose qui va impacter de plus en plus nos métiers d’artisan.
Quels sont pour vous ses avantages ?
L. V. : Le BIM permet d’apporter à un seul moment et un seul endroit toutes les informations nécessaires à la construction, du gros œuvre aux finitions. Le bâtiment est ainsi « créé » bien en amont, avec toutes les contraintes et problèmes techniques mis à plat. Le BIM permet donc de limiter les erreurs de conception, de mieux choisir les appareillages et de mieux estimer les quantités de produits.
À quelle occasion avez-vous utilisé cette méthode de travail ?
L. V. : Lorsque nous avons eu à travailler pour un gros donneur d’ordres. Nous avons regroupé toutes nos données, nos études techniques, sur un serveur, un « coffre-fort numérique ». Les autres corps de métiers faisaient de même, et nous avions parfois des réunions de synthèse pour recouper nos informations.
Le BIM est-il facile d'accès ?
L. V. : Un artisan seul ne peut pas travailler avec le BIM. Trop de temps d’étude. Il faut qu’il passe par des cabinets avec des "BIM managers", qui lui permettront de gérer ses chantiers. C’est pourtant quelque chose que nous allons devoir apprendre à maîtriser, parce qu’on finira par nous l’imposer par rapport aux assurances, aux garanties… Il y a un gros besoin de formation et de communication pour démystifier cette méthode de travail.
www.acorbois.fr / www.batiment-numerique.fr
L’avis de Nicolas Digaire, responsable de l’Institut européen de la menuiserie, de l’agencement et de l’ébénisterie : "Le BIM va se généraliser"
"D’ici 2017, le BIM sera obligatoire en France pour les marchés publics de plus de 2 000 m2. Une fois que les architectes auront pris en main cette technologie, ils l’intégreront partout et elle deviendra un standard. Si les artisans ne sont pas encore réellement concernés, je leur recommande toutefois de s’informer et de commencer à se mettre à l’informatique. Il n’existe pas encore de formations BIM, mais des tables rondes et conférences lui sont dédiées."
Nicolas Digaire est co-auteur de l’article "La maquette numérique ou BIM au service du développement de l’entreprise artisanale du bâtiment à retrouver sur blog.innovation-artisanat.fr
- A noter... Cet été, le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) a lancé le concours "Les Trophées de la Transition Numérique dans le Bâtiment" qui vise à récompenser les offres logicielles et solutions numériques les plus en phase avec les attentes des TPE/PME du bâtiment. Les lauréats devraient être connus en fin d’année.
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire