Plombiers-chauffagistes : de l’eau dans le gaz

Réduire les émissions de carbone pour lutter contre le dérèglement climatique est une priorité pour tous. Dans ce cadre, le gouvernement a évoqué le fait d’interdire l’installation de chaudières à gaz d’ici 2026.

"Pourquoi incriminer les chaudières alors que l’énergie est responsable ?", fulmine Jean-Claude Rancurel, président des Métiers de la couverture et plomberie-chauffage à la Capeb.

C’est en effet une aberration à plusieurs niveaux…

Garder le mix énergétique

En 2050, "le gaz dans les tuyaux sera 100% vert, précise le président. Il n’y a pas de conséquence au niveau des chaudières : gaz vert ou fossile, ce sont les mêmes molécules, ajoute-t-il. Il faut accompagner la filière de verdissement du gaz. Pour consommer moins, il y a aussi des chaudières hybrides." 

En outre, la plupart des chaudières posées aujourd’hui sont à très haute performance énergétique et "elles permettent une baisse drastique de la consommation (20% d’économie a minima)".

"Le confort est arrivé petit à petit (électricité, eau courante, etc.). La décarbonation ne peut se faire dans l’urgence ; remplaçons le mot "interdiction" par "transition"…", Jean-Claude Rancurel

Bref, "il n’y a pas une seule solution – les pompes à chaleur électriques mises en avant par le gouvernement – mais plusieurs." Non seulement le tout électrique est insensé au vu des carences de notre production actuelle, mais "les pompes à chaleur coûtent 3 à 6 fois plus cher et ne durent pas 30 ans comme une chaudière à gaz".

Les professionnels du métier ont été conviés à la concertation lancée par l’État ; ils devraient y voir plus clair en ce mois de septembre…

De la qualité et de l’avenir

La publicité quant aux pompes à chaleur a fait augmenter le nombre d’éco-délinquants du chauffage.

"Nous sommes deux sur trois, dans mon entreprise, à être formés pour les pompes à chaleur ; mais il y a beaucoup de grosses entreprises avec un seul référent…" 

La Capeb est par ailleurs en train de formaliser 15 propositions pour simplifier l’accès au marché de la rénovation énergétique aux artisans afin de massifier les travaux : "Nous avons devant nous 30 ans de chantiers avec la rénovation énergétique !" 

Les plombiers-chauffagistes ont besoin de main-d’œuvre. La décarbonation ne passe pas par un seul métier et la Capeb, qui veut attirer aussi les femmes, communique sur ses métiers sur tous les canaux.