Pour l'ébéniste Mathieu Vath, l'histoire est affaire d'avenir
Dans son atelier, l’histoire se vit au présent. Mathieu Vath restaure des meubles, dont les plus anciens datent du Moyen Âge, en s’appliquant à conserver leur authenticité et leur vécu.
À 37 ans, cet amoureux de l’histoire et du bois cumule un CAP Ébéniste, un diplôme des métiers d’art et dix ans d’expérience en entreprise.
Il a ouvert son atelier à Sablons-sur-Huisne (Orne) il y a quatre ans. "Je fabrique et restaure des objets et meubles en bois à la demande de particuliers ou de professionnels (antiquaires, brocanteurs…). Il peut s’agir de bancs, d’armoires, de lits, voire de crosses de fusil, ou de crucifix. C’est un métier plein de surprises." Et qui réclame de la patience et de la minutie. "J’ai travaillé plus d’un mois et demi sur la restauration d’un bureau Mazarin en écailles de tortue et filets de laiton."
Six à sept stagiaires par an
Pas question de laisser ce savoir-faire se perdre ! Mathieu, déjà maître de stage dans son ancien atelier, se fait fort de le partager. Il accueille chaque année entre six et sept stagiaires, de l’élève de 3e à l’adulte en reconversion professionnelle.
"C’est un travail solitaire, j’apprécie tout autant de transmettre que d’avoir de la compagnie. D’autant que mes stagiaires sont curieux, motivés et m’apportent un regard neuf."
L’artisan, qui vient d’obtenir le titre de Maître Artisan d’art, intervient aussi régulièrement au sein de son ancienne Afpa, à Chartres. Il y est d’ailleurs jury d’examen pour le diplôme de restaurateur de mobilier d’art.
En 2019, le secrétaire Pendjari de Mathieu Vath, une création contemporaine, a été élu "Plus beau chef-d’œuvre" des Trophées Garance organisés dans le cadre des Artisanales de Chartres.
"Réagir avant qu’il ne soit trop tard"
Mathieu est catégorique : la transmission des savoir-faire est cruciale pour l’avenir de la profession.
"Nous sommes de moins en moins nombreux, les écoles disparaissent. Nous devons être les maillons entre les générations passées et futures. Susciter des vocations, initier aux gestes techniques pour assurer la pérennité de la restauration d’art."
Et l’artisan de joindre – encore plus – le geste à la parole en accueillant, dès septembre 2023, un jeune apprenti.
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