Formation

Réforme du lycée professionnel : une "cause nationale" pour Emmanuel Macron

Le 04/05/2023
par Cécile Vicini
La réforme du lycée professionnel a été présentée ce jeudi 4 mai par Emmanuel Macron, à l'occasion d'une visite au lycée Bernard-Palissy de Saintes (Charente-Maritime). À ses côtés : Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale, Olivier Dussopt, ministre du Travail, et Carole Grandjean, ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels.
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La réforme du lycée professionnel était une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron en 2022, axée sur un combo phare : les relations écoles-entreprises.

Cette réforme affiche trois objectifs :

  • Réduire le décrochage scolaire,
  • Aller vers une insertion professionnelle totale,
  • Reconnaître l’engagement des enseignants.

→ Pour financer ce vaste chantier, une enveloppe d’un milliard d’euros sera débloquée.

Lutter contre le décrochage scolaire

Une des clés de cette réforme est de donner accès à des formations plus qualifiantes, d'améliorer l'insertion professionnelle des jeunes et de lutter contre le décrochage scolaire.

À ce jour, près de 621.000 élèves (un lycéen sur trois) sont scolarisés dans ces lycées professionnels, "un public souvent fragile, jeune et hétérogène". Seul un bachelier professionnel sur deux et un quart des élèves titulaires d’un CAP parviennent à s’insérer dans l’emploi dans l’année suivant l’obtention de leur diplôme.

Pour éviter le décrochage, Emmanuel Macron souhaite "favoriser un enseignement par petits groupes".

Cette réforme ambitionne également de faciliter le travail des enseignants et des chefs d’établissement dès lors qu’une absence est constatée, par exemple via la création d’un bureau des entreprises dans chaque établissement.

La carte des formations revisitée

L’autre pan de la réforme est la refonte de la carte des formations.

Emmanuel Macron entend réorienter les lycées, présents et futurs, vers les métiers en tension comme le ferroviaire, l’aéronautique ou encore l’agricole, et les métiers d’avenir (numérique, énergies renouvelables).

Pour faciliter l’équilibre entre les besoins du terrain et les effectifs en formation, le chef de l’État a annoncé le lancement de conseils de la refondation.

L’idée est de mieux représenter les branches professionnelles et les établissements pour définir des formations sur mesure à court et moyen terme : quelles sont celles qui ouvrent ? Quelles sont celles qui ferment ?

"Dire qu’une formation ne mène pas à l’emploi, c’est ne blâmer personne. [...] Quand on a des métiers en tension, il est intelligent de rouvrir des formations", a souligné le chef de l’État.

La carte des formations sera ainsi adaptée d’ici à la fin de l’année, après une évaluation réalisée "selon les territoires".

La décision finale reviendra aux préfectures, en lien avec les conseils régionaux et l’État.

Indemniser les stages des lycéens entre 50 et 100 euros par semaine

"Les élèves seront accompagnés par Pôle emploi tout au long de leur année scolaire", et seront indemnisés (à la charge de l’État) dès lors qu’ils effectueront un stage, de la manière suivante (montant par semaine) : 

  • En CAP ou en seconde : 50 euros,
  • En seconde année de CAP ou en première : 75 euros,
  • En terminale : 100 euros.

Cette indemnité inédite "est à la fois une mesure de justice et de mérite", a précisé Emmanuel Macron.

Pour rappel, les élèves intégrés dans un cursus CAP doivent réaliser 12 à 14 semaines de stage sur deux ans, et ceux qui visent le Bac Pro doivent en réaliser 18 à 22, réparties sur les trois années de formation.

Par ailleurs, un temps de découverte des métiers sera mis en place à partir de la classe de cinquième, a également annoncé le Président de la République, précisant que les enseignants de lycées professionnels "seront associés tout particulièrement à ce travail".

Le réseau des CMA, partenaire actif de cette réforme

Suite aux annonces d'Emmanuel Macron, Joël Fourny, président de la CMA France, a affirmé via un communiqué, que cette réforme fixait "un cap et des objectifs ambitieux qui doivent constituer des opportunités pour tous, que ce soient nos jeunes ou nos entreprises".

"La voie de la formation par apprentissage, qui est régulièrement citée en modèle, constitue une façon d’apprendre un métier qui répond à des besoins précis dans les entreprises, mais aussi et surtout chez les jeunes que nous accueillons", Joël Fourny. 

Le réseau des CMA, par la voix de son président, confirme sa volonté d'être un "partenaire actif du succès de cette réforme". Il propose d'ores et déjà un sytème de "passerelle", une offre complémentaire qui permettrait de favoriser l’insertion des jeunes dans l’emploi. "C’est à notre sens l’un des meilleurs moyens de garantir l’efficacité de nos deux systèmes de formations, différents mais complémentaires", selon Joël Fourny.

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