Soldes d’hiver 2023 : peu de commerçants en tirent un bilan positif
Sur 78% des répondants qui ont participé à l’enquête coordonnée par le SDI, seuls 18% tirent un bilan positif des soldes d’hiver 2023.
57% d’entre eux évoquent une période négative (alors que ce chiffre s’élevait à 75% en 2022).
Ces deux mauvaises années consécutives démontrent une nouvelle fois la grande résilience des commerçants, mais aussi leur grande capacité d’adaptation sur un contexte incertain.
Pas de différence sur le CA malgré les soldes
• 23% des répondants enregistrent un chiffre d’affaires équivalent à une période hors soldes.
• 62% ont remarqué que le nombre de clients qui se sont rendus dans leur boutique est inférieur à une période hors soldes et 35% ont estimé que la fréquentation a été équivalente.
Face à ces chiffres qui peinent à faire leur chemin, on peut se poser la question des remises appliquées sur les produits soldés.
Voici des éléments de réponse apportés par l'étude :
• 72% des commerçants ont proposé des articles allant de 40% à 50% de démarque.
• Ce sont les produits remisés qui ont été le plus vendus : 51% répondent que les produits les plus convoités étaient les articles démarqués entre 40% et 50%.
Sur ce dernier point, ce chiffre rimait principalement avec vente à perte pour le commerçant.
Des charges qui plombent les affaires
Marc Sanchez, Secrétaire Général du SDI, a déclaré en rebond à cette étude :
« Notons que pour beaucoup, les charges fixes sont lourdes par rapport au chiffre d’affaires réalisé… Nous soutenons les propos de Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, qui dresse lui aussi un bilan en demi-teinte de ces soldes d’hiver. Les petits commerçants indépendants comme les grandes enseignes de l’habillement sont dans une situation financière extrêmement délicate, et ce, quelque-soit leur taille ou leur indépendance ».
En appui de cette étude, Marc Sanchez en appelle à Olivia Grégoire, ministre déléguée des TPE, pour la mise en place de moyens d’actions concrets face à la « montée en puissance des cessations d’activité ».
Car les commerçants sont pénalisés par la hausse de leur propre charge :
• 48% des répondants disent assumer avec difficultés « les charges courantes de leur activité » (en plus de leurs charges personnelles) ;
• 17% déclarent « tout simplement » ne plus pouvoir les assumer, soit 5 point de plus par rapport à 2022.
En cause : le secteur du textile en grande souffrance, mais aussi un CA réalisé qui ne fait plus le poids face à la hausse du prix des loyers commerciaux, des prix de l’énergie et des matières premières.
Un contexte social qui n’aide pas
En plus de ces difficultés, la réforme des retraites, qui ne fait pas l’unanimité chez les commerçants interrogés (54% ne la soutiennent pas).
Pire, elle est considérée dans l’enquête comme injuste envers les indépendants : « on ne prend pas en compte les critères de pénibilité lié à la pénibilité de leurs activités », mais aussi envers les femmes.
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