Téléphone au volant : des vies entre vos mains

À quelles pratiques fait-on référence quand on parle de « téléphone au volant » ?

• Conduire avec un téléphone portable à la main, le manipuler et le consulter.
• Placer dans le champ de vision du conducteur un appareil en fonctionnement doté d’un écran, qui ne soit pas une aide à la conduite ou à la navigation (GPS par exemple).
• Porter à l’oreille un dispositif émettant du son (oreillette, casque, écouteur).

Est-il plus dangereux de tenir le téléphone en main, ou de l’avoir en haut-parleur ou kit mains libres ?

La Sécurité routière recommande de ne pas utiliser le kit mains libres des véhicules (de type Bluetooth, avec commandes vocales notamment). Toute utilisation d’un distracteur, dont le téléphone avec kit mains libres, demeure dangereuse pour la conduite. Une conversation téléphonique est un facteur de distraction qui peut troubler toute manœuvre de conduite. Quelques secondes d’inattention suffisent à provoquer un accident. Pour mémoire, le code de la route oblige le conducteur à se tenir constamment en état et en condition d’exécuter les manœuvres qui lui incombent.

Notre cerveau ne se mobilise plus de la même manière quand intervient un appel, un message, ou même une conversation avec un passager. Comment cela se matérialise-t-il ?

Le téléphone dissipe la capacité de concentration du conducteur. Un conducteur qui téléphone en conduisant enregistre entre 30 et 50 % d’informations en moins sur la route. Téléphoner en conduisant multiplie ainsi par 4 le risque d’accident matériel et corporel (source : OMS).

Les artisans sont souvent en déplacement (livraisons, etc.). Faute de temps, ou pour ne pas rater un client ou fournisseur, ils répondent à des appels au volant. Comment changer ses habitudes ?

La meilleure attitude reste de signaler brièvement à votre interlocuteur que vous le rappelez plus tard ou en cas d’urgence. Avant de prendre un appel, il faut impérativement avoir stoppé et garé son véhicule pour converser en toute sécurité.

Par ailleurs, lorsqu’on réalise que notre interlocuteur est en train de conduire, il faut l’inviter à raccrocher ou écourter soi-même l’appel. En lui permettant de consacrer toute son attention à la route, on le protège d'un accident.

Enfin, il est aussi possible de désactiver son téléphone juste avant de prendre le volant ou de le mettre dans le coffre ou en « mode avion ».

Quels sont les leviers d’action du chef d’entreprise vis-à-vis de ses salariés, dont il doit légalement assurer la sécurité ? Peut-il les contraindre à ne pas utiliser le téléphone au volant ?

Les employeurs ont la possibilité de contraindre leurs collaborateurs à ne pas utiliser le téléphone dans le cadre de leurs missions professionnelles, en intégrant cette interdiction dans le règlement intérieur de l’entreprise. Cela fait partie de la charte des 7 engagements + signés par 3.080 employeurs, qui représentent 4.887.061 salariés (juin 2024).

Par ailleurs, le site Internet de la Sécurité routière propose aux employeurs de nombreux outils pour sensibiliser leurs salariés (quiz et supports pédagogiques) aux risques du téléphone au volant. Il permet également aux entreprises de constituer leur propre documentation. 

>> Parmi ces outils figure le simulateur « Que se passe-t-il si je lis un SMS au volant ? »

Quelles sanctions prévoit le code de la route ?

Conduire avec un téléphone portable à la main, le manipuler et le consulter est sanctionné par une amende forfaitaire de 135 euros, ainsi qu’un retrait de 3 points du permis de conduire. Une peine complémentaire de suspension de votre permis de conduire peut aussi être appliquée.

Placer dans le champ de vision du conducteur un appareil en fonctionnement doté d’un écran qui ne soit pas une aide à la conduite ou à la navigation est sanctionné par une amende forfaitaire pouvant aller jusqu’à 1.500 euros, ainsi qu’un retrait de 3 points du permis de conduire.

Porter à l’oreille un dispositif émettant du son (oreillette, casque, écouteur) est sanctionné par une amende forfaitaire de 135 euros. Cette interdiction concerne tous les usagers qui roulent, y compris les cyclistes et les personnes à trottinette. Les conducteurs de véhicules motorisés risquent aussi un retrait de 3 points du permis de conduire.

VIDEO - Campagne « Si tu conduis, je raccroche »